On retrouve dans ce film de ses débuts des moments de génie de ce dont sera capable plus tard Ophüls, comme dans La ronde ou Le plaisir par exemple. Cependant, le scénario, plutôt bâclé, s’essouffle assez vite et l’intérêt diminue progressivement au fur et à mesure que l’histoire s’enlise dans le mélodrame.


La scène d’ouverture vaut à elle seule le coup et justifie le fait de tenir jusqu’à la fin du film, même si l’on n’y retrouvera plus le même art. Succession de travellings de pièces en pièces dans le studio de cinéma où devrait se trouver l’actrice principale, cherchant désespérément celle-ci au milieu des nombreux et divers participants aux tournages, parmi le brouhaha, les costumes, les corps, la fumée de cigarettes, jusqu’à l’arrivée dans l’hôtel de Madame, lieu par contraste tranquille et où l’on s’attend à une douce et sensuelle intimité pendant que la caméra pénètre les pièces de la suite avant de s’arrêter devant la porte de la salle de bains. Puis la découverte du corps. Excellente scène.


De là, un long flashback qui durera tout le film. Au milieu, quelques fondus, assez innovants pour l’époque, superposant les plans et les temporalités, et de fastidieux plan-contre plans – guère plus. Et cette histoire d’amour, moyennement vraisemblable, autour du personnage de Gaby Doriot, femme maudite, dont la fin tragique nous est d’emblée annoncée, s’étirant, tant bien que mal entretenue.

Marlon_B
6
Écrit par

Créée

le 10 mars 2022

Critique lue 34 fois

1 j'aime

5 commentaires

Marlon_B

Écrit par

Critique lue 34 fois

1
5

D'autres avis sur La Dame de tout le monde

La Dame de tout le monde
Marlon_B
6

La maudite

On retrouve dans ce film de ses débuts des moments de génie de ce dont sera capable plus tard Ophüls, comme dans La ronde ou Le plaisir par exemple. Cependant, le scénario, plutôt bâclé, s’essouffle...

le 10 mars 2022

1 j'aime

5

La Dame de tout le monde
Cinephile-doux
8

La tragédie est au bout de la route

Après son départ d'Allemagne en 33, Ophüls tourne une poignée de films mineurs en France avant une parenthèse italienne avec La dame de tout le monde. Un mélodrame brillantissime, et pourtant très...

le 6 nov. 2019

Du même critique

Call Me by Your Name
Marlon_B
5

Statue grecque bipède

Reconnaissons d'abord le mérite de Luca Guadagnino qui réussit à créer une ambiance - ce qui n'est pas aussi aisé qu'il ne le paraît - faite de nonchalance estivale, de moiteur sensuelle des corps et...

le 17 janv. 2018

30 j'aime

1

Lady Bird
Marlon_B
5

Girly, cheesy mais indie

Comédie romantique de ciné indé, au ton décalé, assez girly, un peu cheesy, pour grands enfants plutôt que pour adultes, bien américaine, séduisante grâce à ses acteurs (Saoirse Ronan est très...

le 18 janv. 2018

26 j'aime

2

Vitalina Varela
Marlon_B
4

Expérimental

Pedro Costa soulève l'éternel débat artistique opposant les précurseurs de la forme pure, esthètes radicaux comme purent l'être à titre d'exemple Mallarmé en poésie, Mondrian en peinture, Schönberg...

le 25 mars 2020

11 j'aime

11