Car la "dame" en question ne se conduit vraiment pas comme telle : plutôt comme une ado attardée. Ce n'est que sous la pression des événements qu'elle va enfin se prendre en charge, et accéder à l'autonomie. De nouveaux cieux s'ouvrent à elle à la fin (belle dernière scène, qui prend le temps de donner du poids à l'instant), au prix d'un meurtre dissimulé.
Par contraste, son frère est celui qui porte tout sur ses épaules. Sympathique tout le long, car le spectateur éprouve pour le moins de l'indulgence pour son geste, il va pourtant verser dans l'ignominie, en tentant de compromettre le suspect n°1. C'est là que le scénario est intéressant, montrant toute l'ambigüité de la nature humaine. L'histoire d'amour, heureusement non consommée (c'est un moindre mal) avec la jeune femme qui a commandé des fleurs est, en revanche, un peu banale et niaise - même si Judith Rémy nous offre un assez beau moment d'émotion, dans sa cuisine, face à Malik Zidi, très convaincant lui aussi tout le long de ce polar réaliste.
Manque à cet assez joli film un vrai parti pris esthétique.
6,5