Bonne Pomme
Pour ceux qui comme moi ont beaucoup aimé "Pas son genre", sorti en 2014, n'hésitez pas à découvrir "La dentellière", dont le film de Lucas Belvaux s'apparente à un remake, avec Isabelle Huppert dans...
Par
le 21 mars 2023
20 j'aime
3
La Dentellière est le film qui a révélé Isabelle Huppert au grand public en tant que premier rôle.
Cette actrice au tempérament de sportive de haut niveau qui s'emploie à toujours améliorer son record mondial des rôles interprétés au cinéma a donc commencé par la Dentellière et son palmarès s'est enrichi dernièrement avec les rôles de prof de physique (Madame Hyde), prostituée (Eva), trafiquante de drogue (la Daronne), maire d'une ville de banlieue (les Promesses) et syndicaliste (la Syndicaliste). Dans son dernier film Mon crime !, son rôle d'ancienne star du cinéma muet n'est pas tout à fait un rôle de composition. Elle-même a commencé par un rôle quasi muet : celui de la dentellière justement (plus exactement une shampooineuse) . Ce bref aperçu de sa récente carrière démontre un fait extraordinaire. A mesure qu'elle prend de l'âge Isabelle Huppert reçoit de plus en plus de propositions de rôles, alors que c'est malheureusement le contraire pour les autres actrices . Isabelle Huppert n'aura donc personne pour lui contester son record, celui du nombre de rôles joués. La raison ? Je pense qu'elle a du talent, c'est la première des explications.
Tous les espoirs sont donc permis à notre Isabelle nationale pour jouer encore et encore de nouveaux personnages et rendre son record imbattable définitivement. Bientôt ce sera Astérixa la Gauloise, ou Milady d'Artagnan, ou la lieutenante Blueberry ou bien d'autres rôles absolument improbables mais que le cinéma subventionné français finira par lui procurer. Car voilà la seconde explication : le nom d'Isabelle Huppert au générique joue le rôle de garantie tous risques pour les jeunes réalisateurs qui veulent bénéficier de l'avance sur recettes. Conséquence malencontreuse, de moins en moins de monde se déplace au cinéma pour voir des films français avec toujours la même tête d'affiche en guise d’attrape-couillons.
Mais la Dentellière, comme les films de Chabrol, de Tavernier ou Verhoeven, est loin de faire partie du tout venant du cinéma subventionné.
Isabelle Huppert, sans maquillage, est crédible en shampooineuse du siècle dernier aux côtés d'un partenaire assez banal, mais sa présence quasi-silencieuse ne doit pas occulter le côté vraisemblable des rares dialogues et le caractère timide, discret et effacé que l'on prête d'ordinaire à une employée qui manque de confiance en elle. Claude Goretta avait d'ailleurs la réputation d'être un très bon directeur d'acteurs.
Comme autre point positif, le scénario repose sur la révélation d'un fait de société peu évoqué dans le cinéma subventionné: le fossé profond entre les intellectuels et le monde réel, celui de la majorité dite silencieuse.
Si vous ne connaissez pas la triste réalité de la lutte des classes, n'hésitez pas à voir ce film. Surtout si vous voulez voir les débuts à l'écran d'une championne toute catégorie !
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Le Top du meilleur et du moins bon des 1001 films
Créée
le 5 avr. 2023
Critique lue 130 fois
12 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur La Dentellière
Pour ceux qui comme moi ont beaucoup aimé "Pas son genre", sorti en 2014, n'hésitez pas à découvrir "La dentellière", dont le film de Lucas Belvaux s'apparente à un remake, avec Isabelle Huppert dans...
Par
le 21 mars 2023
20 j'aime
3
La Dentellière est le film qui a révélé Isabelle Huppert au grand public en tant que premier rôle. Cette actrice au tempérament de sportive de haut niveau qui s'emploie à toujours améliorer son...
Par
le 5 avr. 2023
12 j'aime
5
Film chopé tout-à-fait par hasard (j'ai vu Huppert sur l'affiche, j'ai vu que ça datait de 77, j'ai vite fait le calcul sur son âge, alors je me suis dit : fonce assouvir tes fantasmes de pervers)...
Par
le 26 avr. 2017
8 j'aime
Du même critique
J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci...
Par
le 1 sept. 2019
34 j'aime
10
Le cinéma français aurait-il trouvé un nouveau souffle grâce à l'absurde ? En même temps que sort Perdrix du prometteur Erwan Le Duc paraît donc le nouvel opus de Guillaume Nicloux, Thalasso. Le...
Par
le 21 août 2019
28 j'aime
10
Similarité, identité, conformité et similitude. Le dernier opus d'Almodovar respecte ces principes. Principe de similarité Julieta est un film sur les rapports mère - fille, comme tous les films...
Par
le 1 juin 2016
28 j'aime
1