J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci derrière l’écran de cinéma. Car les Francs-Moisins à Saint-Denis c’est un des endroits les pires que je connaisse et que je fais tout pour essayer d’oublier.
Comme il se tourne deux-trois films par an dans les cités du 9-3 et que tout le monde en a ras-le-bol du sujet, ce qui est bien compréhensible, la critique du film de Grand Corps Malade et Mehdi Idir n’est pas si facile. Parlons d’abord de ce qui n’est pas montré : la question de l’islamisation des cités tellement présente qu’elle fait partie du paysage et qu’elle va de soi, comme les conversions récentes à l’Islam de Bretons ou d’ Alsaciens de mes connaissances.
Ce qui se dégage du film c’est ce que l’on a trop tendance à oublier quand on parle de la banlieue : l’énergie vitale des élèves, leur solidarité, même si elle est parfois menacée par le communautarisme, et l’implication des enseignants, de la directrice aux professeurs , sans oublier bien sûr la CPE interprétée par Zita Henriot, remarquable par son sourire compréhensif et son désir de bien faire.
Le film est réaliste et, il est le plus souvent très drôle, notamment avec Farid le mytho (Hocine Mokando) et ses excuses pour être arrivé en retard ou la blague récurrente entre l’élève et le surveillant Moussa, notée en titre. Mais il montre aussi les limites de l’enseignement en ZEP :
Yanis (Liam Pierron), un garçon vif et intelligent, va se retrouver en SEGPA (section d'enseignement général et professionnel adapté) avec tous les michkines, par la seule faute du destin, à savoir son amitié avec un petit délinquant.
Pour une fois le film nous épargnera les solutions toutes faites du style il faut qu’on change tout l’enseignement en France, ou n’y a qu’à dépénaliser la beuh ou, la plus entendue, il faudrait que le gouvernement fasse des rallonges de plusieurs millions pour aider les quartiers difficiles. Pas si simple ! Mais il reste un constat : dans le 9-3 le rêve d’un paradis reste possible.
**Let's start living our lives
Living for the future paradise
Praise to our lives
Living for the future paradise
Shame to anyones lives
Living in the pastime paradise**