Je ne pensais pas avant d'aller voir ce film que je me retrouverais submerger par tant de nostalgie. Même si j'étais impatient de voir ce que Grand Corps Malade avait concocté après le film Patients, je restais tout de même méfiant d'un film sur l'école qui pouvait très vite dégénérer en comédie loufoque accumulant cliché sur cliché.
Ici j'ai vraiment eu l'impression de faire un retour 17 ans en arrière, les années collège, une époque où l'on pouvait encore se permettre d'être insouciant et de faire des conneries sans trop de conséquences.
La vie scolaire est un film très réaliste, les ados qui se cherchent et qui ont besoin de se lancer des défis stupides tous les jours, les insultes qui fusent à tout va, bien sûr il n'y a rien de sérieux dans tout ça, les vannes racistes sont des simples taquineries et sont très bien représentées dans le film. Faut pas oublier qu'on est pas en école privée, le collège c'est un zoo où l'on doit se faire respecter et les marques de faiblesses sont interdites. C'est très bien décrit dans le morceau Samouraï qui n'est pas présent par hasard, il a beau avoir 20 ans il n'a pas pris une ride, et j'ai apprécié qu'un élève dise qu'on peut tout aussi bien apprécié PNL et Jul et en même temps IAM et NTM.
Au niveau des références en plus c'était visé pour moi, les pions qui font un jeu Le défi Simpson, c'est à dire faire recopier cent fois une phrase à un élève comme Bart le fait dans le générique j'étais déjà conquis (Ouais c'est le mot du jour). Le gamin qui se fait appeler Dewey parce qu'il a la même tête que le petit frère de Malcolm, série que j'ai connu au collège et qui a bercé mon adolescence. Les références au rap que ce soit verbalement ou dans l'environnement, la salle de musique décoré par des pochettes d'albums datant des années 90 à aujourd'hui, c'était une belle attention et j'ai bien grillé l'album Mauvais Œil.
Bref, pleins de choses qui m'ont rendu nostalgique et fait plaisir à la fois.
Qui a conseillé la conseillère d'orientation ?
En dehors de ces petites attentions le film est très bon, l'histoire suit surtout deux personnes: La CPE qui vient d'arriver et le petit élément perturbateur Yanis qui est un peu paumé au collège comme dans la vie. Ce sont les personnages les plus touchants mais ce n'est pas pour autant que les autres n'apportent rien, tous les petits rôles ont leurs mots à dire et bon nombre d'élèves ou autres m'ont bien fait rire. "Wesh Moussa, mec de mon bâtiment !"
J'ai juste trouvé exagéré le prof d'EPS qui insulte à tout va, ça cassait le côté réaliste mais ça restait marrant.
La réalisation est très bonne, elle nous immerge totalement dans le quotidien des élèves, profs et surveillants, j'ai adoré une scène en particulier, toi-même tu sais c'est laquelle si tu as vu le film et que tu me connais un peu, je parle bien sûr du plan séquence qui suit Yanis de chez lui jusqu'au collège. Forcément dès qu'il y a un plan séquence je suis friand, c'est comme les renois avec le poulet, oh ça va c'est dans le film ! Peace.
Pour moi c'est l'exemple type du film réussi, qui joue sur beaucoup de tableaux mais le fait bien, l'humour est très bon, le réalisme de l'histoire apporte ce qu'il faut, il fait passer par plusieurs émotions également, tout comme Patients réussissait aussi. Je le conseille vivement à tous, je n'ai pas grand chose à lui reprocher à vrai dire et si Grand Corps Malade veut continuer à sortir des bons films ainsi tous les deux ans je suis preneur !
"Toujours vif, comme au premier jour de cours,
Où tour à tour les mecs te matent,
Claque pas des genoux ou t'es viré de la cour.
Tenir le coup, regard froid, fais pas le tocard.
L’œil au beurre noir, vaut mieux le faire que l'avoir.
Dès le plus jeune âge, engrainé à évoluer
Dans une meute où l'ego se fait les dents sur les colliers d'à-côté..."