Les films sur le monde du cyclisme sont assez rares, et comme je suis fan de vélo (surtout les années 80 et début 90, mon enfance, l'insouciance d'un monde où les affaires de dopage n'avaient pas encore terni ce sport), j'étais content de regarder ce biopic sur Laurent Fignon, coureur que je n'appréciais pas, comme la majorité du public.
Le film n'est pas exempt de défauts : déjà, à la réalisation, c'est Fabien Onteniente, donc forcément c'est du niveau d'un téléfilm. En plus, il y a pas mal d'approximations bizarres (les scènes censées être tournées pendant le Tour de France se passent apparemment en hiver, vu les congères au bord des routes...). Et certains rôles sont moyennement joués (le médecin, qui semble réciter son texte, et Claire Keim qui passe son temps à chialer).
Mais globalement, ça se laisse regarder. Le parti pris de se concentrer sur la fin de vie du coureur n'est pas mauvais car on peut le voir faire un bilan de ses expériences passées, ses moments de gloire comme ses échecs (les fameuses 8" qui restent en travers de la gorge). Celui de la relation avec son médecin est un peu plus discutable, car les discussions tournent un peu en rond (le médecin veut le soigner, Fignon râle et veut sortir, faire du vélo, boire dans des bars, ils se disputent, se réconcilient, se redisputent, le médecin accepte qu'il sorte un peu, Fignon est encore plus malade, ils se disputent). Cette histoire de médecin m'a fait tiquer car il me semble que dans la réalité, ça ne s'est pas super bien passé avec lui, puisqu'il a appris sa maladie par téléphone et qu'il a reçu un sms de son médecin par erreur, disant qu'il n'avait qu'à crever.
Le gros point fort du film est à mon sens la performance de Samuel le Bihan, dont la ressemblance physique avec le coureur en fin de vie est absolument troublante, et dont le jeu d'acteur sonne juste. A la fin, ses adieux, à la télé m'ont ému, signe qu'il était vraiment très crédible dans son rôle. Gérard Holtz, de son côté, parvient à être agaçant, comme à son habitude.
Bref, un film correct et qui se laisse regarder.