Il existe plusieurs films sur la peine de mort aux États-Unis, souvent inspirés de faits réels, et majoritairement établis comme des plaidoyers contre celle-ci. Avec La Dernière Marche, Tim Robbins ne déroge pas vraiment à la règle, même si on apprécie l’approche relativement neutre dont il fait preuve. À travers le personnage de la sœur Helen Prejean, il explore la vision des deux partis, celui des familles des victimes et celui du condamné Matthew Poncelet qui, s'il n'est pas innocent, est tout de même sous le joug d'injustices sociales et juridiques. Le film est également très marqué par la foi catholique, qui semble être le seul échappatoire de Matthew. Peut-être aussi parce qu'il est tiré des écrits de la sœur Helen qui a apporté un soutien spirituel à ce prisonnier. Le duo Sean Penn/Susan Sarandon est très juste, et forcément émouvant lorsque l'on s'approche de l'issue fatidique, élevée par une musique évangélique jusque là très discrète. L’œuvre demeure néanmoins calibrée dans sa réalisation, qui manque un peu d'éclat, et très américain dans ses thèmes et son pathos.