On ne se rend pas toujours compte lorsque l'on assiste à un chef d’œuvre. Mais plus on réfléchit au film en question, plus on trouve des points positifs. The Last Picture Show fait partie de ceux-là.


Texas, début des années 50. Dans la petite ville d'Anarene, les distractions sont rares : on partage son temps entre le billard, le dinner et le cinéma du coin. Tu me diras c'est déjà bien, moi aussi j'aimerai bien avoir un ciné dans ma ville.
Néanmoins les jeunes, ils s'ennuient fermement. En même temps, on les comprend. Tout n'est que silence (seul le vent et la musique viennent s'immiscer) et vide, le tout entouré par le désert. Désert aride et humain, tellement cette petite bourgade semble triste. Le côté dramatique du film est renforcé par l'utilisation du noir et blanc, accompagné d'une photographie très intimiste et portée sur le visage des personnages.


The Last Picture Show montre également le changement profond qui secoue les États-Unis, illustrée à merveille par la sublime Jesse (Cybill Shepherd). Au départ chaste et dans la tradition puritaine (en parlant de relations sexuelles, elle dit à sa mère : "But mom, it's a sin !"), elle en arrive à vouloir perdre sa virginité le plus vite possible. La société change, les mœurs se relâchent.
Le sexe conditionne tous les rapports entre les personnages, il crée des différends entre meilleurs amis, fait souffrir la ménagère ou encore est utilisé comme moyen d'évasion.
Ce long-métrage est explicite à propos du traitement du sexe, ou plutôt des désirs sexuels. Ici, point de culpabilité à montrer une poitrine, ni de subterfuges pour cacher les parties intimes.


Plus la fin approche, plus la ville se vide, comme le symbole du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Le cinéma ferme ses portes avec Red River de Hawks et sonne le glas de cette petite ville, dans une ambiance mélancolique déjà présente mais qui atteint ici son paroxysme et que j'ai rarement vu dans un film. A ce propos, je trouve le titre du film très beau et particulièrement bien trouvé, renvoyant à la perfection au message du film et l'idée de la fin d'une ère.


Les destins des personnages divergent alors pour la première fois, Jesse, déjà partie à Dallas, ne revient guère plus à Anareve, Duane part faire la guerre en Corée et Sonny reste sur place.
The Last Picture Show est de ces films qui capturent à la perfection une atmosphère précise, et c'est avec une certaine tristesse que l'on quitte Anareve, devenue attachante et étrangement familière.

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le 3 mai 2015

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ArnaudBalo

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