Et un film de genre, un !
J'aime les sous-marins. J'aime ces films où l'on plonge en catastrophe, chasse, est chassé, où ça craque, ça suinte la graisse jusqu'aux pores de la peau de pauvres types enfermés dans une boîte de conserve à 100 pieds de la surface - quand tout se passe bien.
Cette nouvelle plongée m'a agréablement surpris. L'Odyssée du Sous-Marin Nerka vu l'année dernière et critiqué ICI m'avait comblé, à défaut de m'avoir emporté sur les traces de Das Boot. Et bien il ressort de ce visionnage quelque chose d'assez proche, tout en étant finalement bien différent.
Classique le film de Joseph Pevney l'est par bien des abords. La chasse, les plans sous-marins, les focus sur les torpilles, les maquettes, rien de neuf à se mettre sous la dent. Même le scénario ne brille pas totalement avec ce pauvre commandant qui est obnubilé par une proie qui sert de fil conducteur à une chasse dont on devine assez vite le résultat final. L'intérieur du sous-marin fleure bon la propreté d'un studio et ceux qui ont eu la chance - j'en fait partie - de visiter un vrai sous-marin auront vite fait de sourire devant le luxe et la place du Greyfish. Historiquement le porte-avion Shinaru dont il est question n'a pas existé, car ceux ayant participé à l'attaque de Pearl Harbour furent les Akagi, Hiryū, Kaga, Shōkaku, Sōryū, Zuikaku. Qu'importe à la limite, il s'agit de flatter l'ego d'une marine traumatisée et la vengeance est un thème narratif éternel.
Alors me direz-vous pourquoi ce 7 ? Les raisons sont nombreuses. Le film se suit avec plaisir pour peu que l'on apprécie le genre. Les situations d'attaque et de chasse sont nombreuses, variées, avec des séquences peu mises en valeur ailleurs, telles les passages de filet, la traversée d'un champ de mine, l'évacuation d'un navire en perdition.
Le meilleur reste pour autant le casting. Glenn Ford campe un excellent commandant Doyle, charismatique et tourmenté. Quant à Ernest Borgnine, il est parfait dans on rôle de second, le lieutenant Sloan.
L'écriture est plutôt réussie, les flashback bien gérés. L'équipage ne joue pas un grand rôle et on ne s'attache à aucun de ces marins très propres. L'essentiel tient dans la relation d'amitié immense entre le commandant et son second. La question des civils utilisés comme bouclier est un point très intéressant même si vite éludé. La question du devoir dans ces années 50 est lisse mais effleurée même si on reste pantois devant ce commandant quasi inhumain. Il eut été génial de poussant la psychologie plus avant mais bon, on est en 1958 ... Autre point très intéressant, ce commandant évoque l'attaque japonaise AVANT le 7 décembre 1941, rappelant que Pearl Harbour fut, à tout le moins, une demie surprise ...
Un classique agréable à découvrir pour les amateurs.