Après avoir passé la nuit avec son petit ami, Beth, une lycéenne de 17 ans, se querelle avec lui et accepte son défi de coucher avec d’autres hommes plus moches que lui. Trois jours durant, cette amoureuse de Rimbaud va vivre trois aventures masculines inhabituelles (pas forcément sexuelles d’ailleurs) qui vont lui permettre d’affirmer sa personnalité et de revendiquer son autonomie, notamment vis-à-vis du chantage affectif qu’exerce sur elle sa mère, clouée au lit par une mystérieuse maladie.
Ce film au scénario minimaliste tient tout entier sur les épaules faussement fragiles de Judith Godrèche qui s’est totalement investie dans le personnage en apportant notamment au scénario des éléments de sa propre vie. A mi-chemin entre Bresson et Rohmer, La désenchantée alterne épure et fantaisie sans pour autant convaincre totalement, tant les situations décrites semblent fabriquées ou artificiellement mystérieuses, voire carrément ridicules comme la scène de drague dans une boîte, franchement pénible. On retiendra surtout le personnage d’écrivain fantasque à la fois insupportablement snob et terriblement sympathique génialement incarné façon Jean-Pierre Léaud par un certain Malcolm Conrath.