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Réalisateur coréen de l’excellent Broken Oath (1977), Cheng Chang-Ho a réalisé pour le compte de la Shaw Brothers en 1968 Temptress of a Thousand Faces, sorti chez nous en DVD chez Wild Side sous le titre La Diablesse aux 1000 Visages. C’est si c’est lui qui a été choisi, c’est peut-être parce que trois ans auparavant, il avait déjà réalisé un film d’espionnage, Special Agent X_Z 1 (1966). Nous sommes ici dans une sorte de version HK de Fantômas (oui, le film bien de chez nous), le tout saupoudré de James Bond, de Diabolik et de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Bref, tout ce qui marchait à l’époque, avec une jolie demoiselle en guise d’héroïne puisqu’à cette période de la Shaw Brothers, la mode était aux femmes fortes. La Shaw avait d’ailleurs déjà baigné dans le film d’espionnage avec des femmes, en bien plus sérieux, avec des films tels que Angel with the Iron Fists (1967), Inter-Pol (1967) ou encore The Angel Strikes Again (1968). Que dire de ce Temptress of a Thousand Faces ? Eh bien c’était très divertissant !


Le film a une très courte durée, 1h17, alors autant vous dire que tout est concentré. Le rythme est très soutenu et difficile de s’ennuyer devant un tel spectacle pour peu que vous soyez sensible au kitch de cette époque, aussi bien dans les looks vestimentaires, les décors parfois complètement WTF (la base de la méchante de l’histoire), que les scènes d’action très funs dans lesquelles notre héroïne sexy va tabasser du sbire à la chaine. L’ensemble est très dynamique et tout est fait pour que le scénario aille sans cesse de l’avant, quitte à ce que cela soit parfois un peu incompréhensible avec des retournements de situation improbables. Les péripéties sont nombreuses et ce kitch qui les caractérise apporte clairement un charme désuet qui rend le visionnage des plus agréables. Nous sommes ici dans un pur divertissement et jamais le film ne cherche à nous délivrer autre chose. On a droit à un repaire souterrain aux allures de base spatiale, une méchante avec des masques en caoutchouc, d’étranges machines de torture, de la jolie nénette, des ninjas et un entrain de tous les instants. Il y a plein d’action, des combats, des cascades dangereuses, … bref, de quoi régaler l’amateur d’action made in Hong Kong. L’humour est malheureusement un peu aux fraises. Certains gags font clairement sourire, certes, mais beaucoup d’autres tiennent plus de la pitrerie de bas étage et tombent parfois dans l’exaspérant. Malgré tout, l’ensemble reste plein d’entrain, virant parfois dans le grand n’importe quoi avec une telle joie et bonne humeur qu’il est difficile de rester insensible. La réalisation est loin d’être parfaite, avec un montage parfois un peu aux fraises. Néanmoins, l’accent est tellement mis sur le dynamisme et la succession de péripéties qu’on finit par ne même plus y faire attention.


Nous sommes ici dans un pur divertissement psychédélique qui en soi n’est pas très bon, mais il y a tellement d’énergie qui est déployée, en particulier par Tina Chin Fei (qui interprète l’héroïne) que l’ensemble passe tout seul. Temptress of a Thousand Faces film assume à 100% ses références comme cette toute fin qui pompe aussi bien sur On ne Vit que Deux Fois (1967) que Goldfinger (1964). Il reprend d’ailleurs la musique de ce dernier le temps d’une scène. Si en plus vous aimez les moments bien nawaks, le film va vous offrir des scènes bien WTF, en particulier un combat en sous-vêtements ou encore ce final dans cet antre souterrain remplie de trappes, de cages qui tombent du plafond, d’appareil de tortures diverses et variés et d’un jacuzzi car il faut bien prendre du bon temps, le tout éclairé en vert et rouge pour donner une ambiance du plus bel effet. Le film assume complètement son côté sexy, nous gratifiant parfois de scènes qui appuient à fond sur ce côté-là (la grande méchante qui est baignée par ses servantes) parce qu’il faut bien contenter le mâle en rut, public principal des films avec des arts martiaux. Nous sommes dans du pur féminisme, avec des personnages masculins passant souvent pour des crétins finis ou des obsédés de première. Les deux policiers sont l’exemple même de cela. Mais point de nudité ici, beaucoup de suggestion avec des robes transparentes ou des jupes montantes laissant apparaitre des culottes.


Vous l’aurez compris, si vous cherchez un divertissement léger, kitch, sexy, fun, plein de péripéties, Temptress of a Thousand Faces pourrait bien faire l’affaire. Ce Fantômas version HK est réellement charmant et, bien qu’imparfait, fait passer un vrai bon moment.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-temptress-of-a-thousand-faces-de-cheng-chang-ho-1969/

cherycok
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le 22 août 2024

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