Ce huis clos anglais n’est pas mauvais. Il tente de dépoussiérer le genre, peu utilisé ces dernières années, sans cependant le révolutionner.
Il démarre sur un kidnapping qui semble totalement contrôlé par les deux ravisseurs. Sans parole pendant les 15 premières minutes, le film laisse la porte ouverte aux questionnements du spectateur : Qui ? Pourquoi ? Voilà les deux choses que l’on tente de percer tout au long du film.
Malheureusement, parfois emprisonné dans son propre exercice de style, Blakeson s’oblige à des effets narratifs poussifs dans lesquels certaines personnalités se retrouvent réajustées juste pour permettre de rendre crédible certaines scènes. Par exemple, et sans spoil, un personnage se voulant pourtant très prudent, va se mettre en danger bêtement, pour permettre un retournement de situation imposé par le scénario. Parfois ça passe avec un petit soupir, parfois cela frise la faute d’écriture.
La seconde partie du film, quant à elle, enchaîne les retournements de situations à outrance, ce qui gâche un peu la fin. Ce ne sont pas vraiment des « twists » mais cela rend le rythme du film un peu pénible et bizarrement prévisible. Après le questionnement, le spectateur se livre à un jeu de projections, s’amusant à imaginer ce qu’il pourrait arriver à cette Alice et ses deux kidnappeurs.
A la sortie, le film garde tout de même un petit côté jouissif suite à ce jeu du chat et de la souris mais avec le recul, il ne laisse pas non plus un souvenir impérissable. On retiendra tout de même un bon casting, notamment Eddie Marsan qui a toujours autant l’art de jouer des connards qui postillonnent.