Aussi long que vain, le film est un mélodrame à gros sabots et un teen movie mièvre (combo résumée à merveille par le héros qui épouse son amour de jeunesse c’est trop mignon mais après ils divorcent c’est trop triste), donc forcément un peu agaçant, tout en survolant de façon terriblement superficielle les sujets qu’il prétend aborder: qu’il s’agisse de l’écriture, de l’écrivain, de son errance ou de ses déboires rien ne sonne vrai là-dedans, jusqu’à la mort de sa femme, victime… d’une crise d’asthme (inhalateur oublié au resto, c’est trop bête). Beaucoup de clichés sur la figure mystérieuse et charismatique de l’écrivain sans oeuvre (et oui: c’est un personnage de fiction, il n’y a donc pas d’oeuvre…) et beau gosse jusque sur son lit de mort.
L’histoire qui fait office de toile de fond est intéressante parce qu’elle montre, avec son ajout de rocambolesque sorti de nulle part, qu’au fond les auteurs ne savent pas du tout de quoi ils parlent, sont incapables d’en convoquer la matière, et sont donc obligés à un moment de faire intervenir une bonne grosse histoire afin d’apporter une ossature à cet objet mou qui stupéfiera les plus crédules et les moins artistes d’entre vous.
Et dire qu’il y a des biopics d’écrivains qui ne sont pas tournés (salut Kerouac)…