Rome en 1960 est un espace truffé de terrains vagues, à l'âme.
La Dolce Vita est un film d'une tristesse implacable. Une illustration somptueuse d'une désillusion permanente.
Un film qui montre que quand on a tout on a rien.
Qu'il n'existe aucune façon heureuse de parvenir au but, les rares personnes lucides ne pouvant qu'en finir de la plus tragique des manières.
Privé de cette lucidité, c'est une condamnation à la futilité, la bêtise et la honte: se mettre a nu de manière gauche et nerveuse, invoquer des esprits évidemment lointains, continuer à ne rien savoir d'un père aimant mais distant, photographier frénétiquement et en meute le néant.
Les femmes, toutes ou presque, sont d'une beauté effarante, pourvues de chutes de reins affolantes, et cela rend la vie encore plus incertaine, indécise, compliquée. Comment choisir lorsqu'on a le choix entre Anouck Aimée, Anita Eckberg ou Yvonne Furneaux ?
Marcello est incapable de savourer l'essentiel, une femme qui l'aime et qui l'étouffe, il est condamné comme nous le sommes tous à vivre à tout jamais seul.
Avec le talent de Fellini et les images de Martelli, le désespoir devient sublime.