Je fume. Je bois. Je baise cette nouvelle Italie.
L’indolence de boire le calice jusqu’à la lie,
Me fait perdre la notion de vie et de désir.
Fini de danser, ce jeu ne me fait plus rire.
Je toise ces parures dorées, cette richesse erronée,
Cristallisation vénéneuse d’une fête bâillonnée.
L’ombre dangereuse de la folie des grandeurs,
Me fait autant vomir que ma propre fadeur.
La beauté n’est qu’un éclat, une vaine étincelle.
Le monde est artifice, la vérité rime avec illusion ;
Joie. Amour. Humanité. Tout n’est qu’abrasion,
Dans l’éclatement d’une démesure surréelle.
Le Théâtre des Anges, le caniveau des damnés,
Immiscent un rituel inerte, une morsure fiévreuse.
Le spectacle prend fin, suite à une hécatombe pluvieuse.
Le glas sonne, mon âme, mon être est condamné.
Un genou à terre, le visage d’une errance inexploitée
Se dessine dans les reflets d’un miroir indompté.
Indolore, invisible, la Dolce Vita et son poison,
N’en est pas moins mortelle. Douce désillusion.