Pas le film de l'année, ni un grand film, mais un moment sympa malgré tout

Pas facile de choisir une séance de ciné dans un CGR, les choix sont relativement questionnable (soit les méga blockbusters américains, soit des comédies françaises éclatées). On va dire que c'était pas de chance cette semaine. Le choix se porte donc sur La Famille Addams. J'y suis allé sans de réels espoirs, j'avais beaucoup aimé les films des années 90 (sauf celui avec Tim Curry, absolument effroyable. Non mais vraiment), mais bon je dois dire que j'avais un peu peur. Et bien j'ai été agréablement surpris !

Le film débute sur le mariage de Morticia et Gomez, et chassés de leur chez-eux ils s'installent dans le New Jersey fonder une famille dans un manoir terrifiant. Ils ont des enfants, un lion de compagnie, c'est la belle vie quoi. Et là l'élément perturbateur arrive, les marais autour de chez eux ont été drainé, une ville rose et mignonne comme tout (du genre couleur pastel dégueulasse) est construite en face de chez eux dans le cadre d'une émission de télévision. Les Addams décident de rendre visite à leurs nouveaux voisins. Sauf que ça plaît pas trop à la greluche qui fait l'émission (qui leur propose de retaper leur manoir), et elle décide de monter toute la ville contre les pauvre Addams. En plus de ça Gomez doit entraîner son fils pour sa Mazurka, mais c'est compliqué, son gamin est pas enchanté par ce rituel familial (cette dernière vient au complet pour y assister). De l'autre côté Morticia rencontre des difficultés avec Mercredi (Dieu que j'aime ce personnage), qui fait sa rebelle et décide de s'habiller en rose (ça fait un peu penser au film Les Valeurs de la Famille Addams, quand Mercredi va dans un camps scout. D'ailleurs y'a une référence à ce film quand Morticia parle à ses parents morts via une séance de spiritisme) et de devenir pote avec la fille de la présentatrice télé (qui devient gothique c'est assez marrant). Au bout d'un moment la présentatrice en peut plus et décide de remonter toute la ville contre les Addams, ils sont tous décidés à leur faire la peau durant la Mazurka (avec une catapulte, pourquoi pas. Et ce n'est pas un trébuchet, il me paraît important de le souligner). Bon ça se finit bien, Mercredi arrive sauver les miches de la famille avec son frère Pugsley. Les habitants se rendent compte qu'ils ont pas de raison de détester les Addams, Pugsley passe le rituel de la Mazurka, et les membres de la famille Addams venu pour la Mazurka viennent habiter dans la ville en face.
Comble du happy end la connasse de la télé devient gentille.

Bon c'est pas un GRAND film, mais c'est pas mauvais non plus. La première scène m'a fait un peu peur, j'ai cru que ça allait être un peu lourd. En plus l'animation me plaisait pas trop, mais finalement j'ai apprécié au fur et à mesure.
J'avais peur que les gags ou les personnages soit un peu lourds, et à part Oncle Fétide qui l'est quelque fois (et encore ça va), c'est pas du tout le cas. C'est plutôt bien espacé etc ce qui donne un côté assez dynamique au film je trouve.
Un truc vraiment sympa, c'est le nombre de références à d'autres films/œuvres. C'est assez bien fait, y'a des références à Ça (très facile à trouver, un peu trop à mon goût), Docteur Folamour (Pugsley sur sa bombe), Evil Dead (l'esprit de la maison), Frankenstein (les grenouilles qui ressuscitent), L'invasion des Profanateurs (Mercredi qui crie), l'Exorciste (quand Pugsley grimpe sur les rideaux, je suis moins sûr de cette ref); ça nous permet de nous mettre un petit truc sous la dent.
Dans le même genre y'a quelques petites blagues plus compréhensibles par les plus grands : Gomez qui mange un confettis (j'ai vu une petite allusion au LSD), Fester qui ouvre son imper devant des gosses (c'est vraiment à mourir de rire), et la mère de Gomez qui dit au majordome de passer la voir dans sa chambre.

Bon quant au fond, on va pas se mentir c'est relativement cul-cul. Je sais pas pourquoi mais j'avais pas pigé pendant la séance le fait que les Addams étaient européens et qu'ils se réfugiaient aux USA, j'avais ce prisme de lecture (tant mieux, je pense que j'aurais moins apprécié). J'ai plus vu le film comme la relation des personnes "différentes/normales" (j'aime pas ces termes mais vous voyez ce que je veux dire, les marginaux face aux personnes plus "standards", que ça soit dans la famille ou alors à l'extérieur). Bon ça dit grosso modo qu'il faut accepter les différences etc... Rien de bien fou. Y'a une critique de "la société moderne" : tout le monde sur son téléphone, tout le monde se regarde et se balance, la surveillance à outrance (je me souviens plus exactement mais y'a un programme/application qui s'appelle The Neighbour Eye je crois, qui fait pas mal penser à Big Brother Is Watching You), le rejet de ce qui est différent, le manque de connexion entre parents/enfants à cause du boulot, le fait que les gens au pouvoir soit mal intentionné etc...
Certes ça reste globalement basique et un peu cul cul/cliché dans le traitement (surtout cette happy end où la présentatrice qui surveillait quand même absolument tout le monde finit par être gentille, alors qu'elle méritait peut-être un peu plus la guillotine, ou au moins de se faire virer de la communauté).
C'est hyper américain que ça soit dans les thèmes et le traitement de ceux-ci, mais c'est quand même un moment sympa. A titre de comparaison j'avais détesté Hôtel Transylvanie (faudrait peut-être que je les reregarde), mais ça j'ai bien aimé. Y'a en plus beaucoup de référence aux deux films des années 90, c'est assez plaisant à voir.
Finalement si y'a un truc à retenir, c'est qu'il faut être soi-même, et que c'est le plus important, mais si ça implique qu'on soit regardé de travers (oui ça révolutionne pas la pensée humaine).

Et bon Dieu qu'est ce que j'aime le personnage de Mercredi, il faut que je le redise. Sa flegme, son détachement des choses et son intelligence, trop bien en fait. Et puis je suis un peu amoureux peut-être de Christina Ricci aussi (dommage qu'est soit un peu trop inatteignable sigh).
Bref c'est un moment sympa, pas un grand film, mais un moment sympa.
Et puis le cousin machin arrive dans un espèce de lowrider sur une musique de Snoop Dogg, ça n'a pas de prix. (mention spéciale pour la BO qui est faite assez intelligemment d'ailleurs).
(note à moi même, ne plus aller aux séances où y'a pleins d'enfants, ils parlent beaucoup trop pendant la séance).