Mercredi Addams, maîtresse des ténèbres

Vu le 2 janvier 2020 au cinéma, et je vous rassure : ce n'est pas "La Famille Kev' Adams" (même s'il prête sa voix à Gomez, il ne ruine pas le film).

Même si c'est en deçà du premier film La Famille Addams et edulcoré en comparaison, ça ne l'est pas trop (du sang sur les murs, un Oncle Fétide qui se prend des flèches de Mercredi dans le dos, Pugsley possédé ou enragé, etc.)

Quelques allures de Hôtel Transylvanie mais en plus mou mais heureusement aussi en mieux et moins cul-cul-gnan-gnan-la-praline.

Même si y a le message "Soyez vous-même" pas très original, par chance le personnage de Mercredi (la meilleure du tas car elle a que des répliques cultes comme dans sa propre série) contrebalance ce même message de façon efficace (elle en a marre de n'être que tristesse infinie, mais reconnait que ses voisins sont trop roses, conformistes voire plus malsains que les Addams).

Cette version animée est un prologue/reboot des films des années 1990 mais respecte le principe de la famille Addams (Gomez et Morticia heureux d'être malheureux, Oncle Fétide qui aime les méchantes femmes et les combats de sabre, Mercredi et Pugsley qui cherchent à s'entretuer, le rituel de sabre du premier, etc.)

Et j'ai aimé la critique de la confiscation des réseaux sociaux et de la surveillance par des capitalistes véreux, manipulateurs et conformistes rose-bonbon.

D'ailleurs, le conformisme est résumé en une chanson pop volontairement énervante :

Pourquoi choisir le bonheur quand on a pas le choix ?

→ Dit comme ça, ça fait peur car ceux qui ont besoin d'un peu de spleen comme Mercredi dans leurs vies risquent de subir les torches et les fourches version réelles ou émojis de foules "normales" en colère et assoiffées du sang des marginaux.

C'est d'ailleurs pour ça qu'on a la même réaction que Morticia en voyant Mercredi habillée volontairement de rose : cris d'effrois XD

Certes, quelques choix de musique et d'esthétisme assez étranges, plus un scénario qui ressemble à Elvira, maîtresse des Ténèbres en plus soft, mais bon univers tout de même et blagues assez percutantes. Et y a au moins une référence à la Mamouchka du film de 1991, ce qui est splendide :)