Ce second volet des aventures numériques de la famille Addams, tout aussi irregardable que son aîné, joue la carte du second degré permanent et du court-circuitage de son macabre par une dérision et un décalage de chaque seconde : remix du thème musical, fiesta organisée par la grand-mère dans l’antre avec boule disco et chansons dansantes, chorégraphie du rejeton près des chutes du Niagara. Il y a cette obsession de paraître cool et pop, « à la mode », « dans l’air du temps », « chébran » en somme, alors que l’univers investi exigeait au contraire une marginalité de ton et de personnages. On se demande, pendant une heure et demie, à quoi riment ces singeries, sinon à occuper un spectateur que l’on prend pour un idiot en stimulant sa rétine à l’aide d’images insipides.
Si l’aération du récit, permise par le voyage entrepris et les multiples destinations qui sont autant de promesses de gags qui n’adviennent que peu, offre un semblant de divertissement, reconnaissons que cette suite s’avère aussi inutile que l’opus initial, et qu’il vaut mieux redécouvrir encore et encore Addams Family Values (1993), chef-d’œuvre burlesque de Barry Sonnenfeld qui n’a pas fini de nous faire mourir de rire.