Pour son 12ème anniversaire, le père de Masahshi (Ryūto Iwata) lui offre l’appareil photo, un Nikon, avec lequel, jusque là, il avait pris chaque année les photos de ses deux fils pour réaliser des cartes de vœux qu’il envoyait à sa famille et à ses amis.


A partir de là, le jeune Masahshi va être pris de « fièvre photographique » et faire des photos de sa famille, d’abord un peu réticente, en particulier son frère aîné (Satoshi Tsunabuki), sous forme de saynètes dans lesquelles il met en scène leurs désirs inassouvis : son père ayant toujours rêvé d’être pompier, il demande à son frère de convaincre le chef des pompiers de leur prêter des uniformes et un camion de pompier ; il fait de même pour son frère qui s’était rêvé en pilote de formule 1, etc.


A l’adolescence, Masashi (Kasunari Ninomyia) quitte sa famille pour aller faire des études de photographie à Tokyio, où il est hébergé par Wakana (Haru Kuroki), son amour d’enfance, qui travaille comme vendeuse. Après quelques mois de vache maigre, son travail finit par être reconnu quand Wakana loue pour lui une salle d’exposition et qu’il est repéré par une éditrice de livres d’art. Elle lui propose d’éditer un livre dont la publication est un échec jusqu’à ce qu’il reçoive un prestigieux prix de photographie.


Puis Masahshi se lance dans la photo de familles dans laquelle il reprend ce qui a fait son succès avec la Famille Asada, des sortes de saynètes composées à partir des rêves des personnes que ses clichés vont immortaliser.


Intervient alors le tsunami du 11 mars 2011 qui ravage la région de Fukushima au Japon. Apprenant cela, il part en voiture pour tenter de savoir ce qu’est devenue l’une des familles qu’il a filmées. Là, il rejoint un bénévole qui s'est donné pour mission de récupérer et nettoyer les albums photos rescapés du tsunami et de permettre aux survivants de retrouver celles qui leur appartiennent. Autour d’eux se créée un petit groupe de jeunes gens et de jeunes filles Ensemble, ils parviennent à constituer un petit musée du souvenir qui permettra à des centaines de familles de retrouver des photos des leurs disparus dans la catastrophe.


Mon opinion


Ce film est une pépite comme on aimerait en voir plus souvent. Ici, pas de famille dysfonctionnelle comme tant beaucoup d’autres films asiatiques : les Asada sont soudés comme les doigts de la main. La mère, infirmière, fait vivre la famille. Le père au foyer adore ses fils et fait tout pour les soutenir. La petite amie héberge son ami d’enfance sans contrepartie. L’étudiant qui nettoie les photos ne demande rien en échange à ceux qu’il aide. Pour autant, le film, qui commence et finit comme une comédie ne dégouline pas de bons sentiments. Le tsunami est là, comme un fait tragique que l’on affronte et que l’on surmonte. Je ne pensais pas être ému à ce point par une civilisation si différente de la nôtre à laquelle on a du mal à s’identifier. Mais les sentiments de la perte, de la mort à laquelle on ne s’attendait pas, sont les mêmes, quelles que soient les traditions et la couleur de peau. C’est un magnifique film qu’il faut voir absolument.

Créée

le 4 févr. 2023

Critique lue 14 fois

Roland Comte

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