La famille Bélier... comme un mouton
Tldnr ;
Dans le genre le-gosse-se-casse-pour-faire-un-truc-auquel-les-parents-n-entendent-rien Billy Elliot est un million de fois mieux!
Et voilà, avec les fêtes je me suis un peu fait avoir, j’ai vu la-comédie-familiale-de-Noël ®. Je militais pour les pingouins de Madagascar mais finalement je me suis retrouvé dans une salle pleine de monde pour la famille Bélier, comme un bélier (enfin comme un mouton serait plus juste). Déjà le film ne partait pas gagnant après la bande annonce, mais bon c’est noël blablabla.
Le film commence, et de manière inattendue, je vois poindre quelques prises de risque de réalisation. Les sons exagérés des sourds permettent de se rendre compte du calvaire que peut vivre leur fille, puis dans le bus l’héroïne est filmé via un portable je me dis que c’est intéressant, ça apporte de l’intimité, un point de vue d’autres ados, un resserrement du cadre évoquant une certaine aliénation comme dans Mommy… Oublié tout ceci immédiatement, car le réalisateur passé les 5 premières minute de film à lui aussi oublié qu’il avait le droit de prendre un risque, d’oser un parti pris. Voilà le principal reproche (parmi les quelques autres) que je fais à ce film. Pourquoi aucune prise de risque ? Pourquoi sortir un énième film lisse au possible, surtout que ça partait bien ? Donc voilà à partir de là, envolé toutes mes illusions, mon maigre espoir de voir un bon film, fin de la magie de Noël.
L’histoire en elle-même est assez bateau finalement, le handicap est un peu original, mais finalement il ne sert que de prétexte au chant j’ai l’impression. Dans Billy Elliot la situation est la même, et au moins on se retrouve dans un vrai univers sur un fond de lutte social et d’idéaux sacrifié, le handicap pourrait être la pauvreté (la pauvreté est-elle un handicap ? Vous avez 4 heures) . La lutte sociale ici se résume à une bataille face à un maire qui veut implanter une ZAC dans son village, et notre famille Bélier du coup se présente à la mairie, légèrement réducteur à mon sens. On vient rajouter par-dessus ça quelques clichés paris/province dont on se serait sûrement bien passé et voilà, super, bravo…
La distribution… Aïe. Il y a de grosses tête d’affiche - à défaut d’une bonne histoire ça fait venir les gens au cinéma - c’est dommage pour les acteurs sourd-muet qui auraient sûrement interprété ces rôles avec une vraie force non ? Les acteurs restent bon (à peu près) mais des acteurs sourd-muet auraient sûrement aussi bien fait l’affaire et auraient, pour une fois, été mis en avant. François Damiens aurait très bien pu interpréter le maire, on glisse son nom sur l’affiche et hop ça fait la rue michel ! Mention spécial au second rôle sublime et odieux de Éric Elmosnino qui nous sort une interprétation de prof de chant truculent.
Heureusement il reste… Michel Sardou ! Je ne vais pas m’étendre là-dessus. Je risquerais de froisser du monde. Plus personne n’écrit de chanson en France ? Non je demande c’est tout ! Histoire de savoir si il n’aurait pas été possible d’avoir des chansons originales, parce que du coup là dans les bacs, entre les reprise de Renaud, de Goldman, de Sardou, Barbara etc je ne sais plus qui est mort ou non.
Je pense que je n’oublie rien. Le handicap choisit est un peu original mais pour le coup ça m’a juste donné envie de voir The tribe. Le reste je préfère le partager puis oublier. Et si on arrêtait un peu de vouloir à tous prix nous vendre une espèce de bonheur virtuel et lisse ?