Êtes-vous déjà entré dans une salle de cinéma contre votre gré ? Vous êtes vous déjà installé dans votre siège, récalcitrant, en espérant que l'heure et demie (voire les deux heures) qui va (vont) suivre passeront vite ? Et vous êtes vous déjà dit, dans cette situation, que vous n'aimerez de toute manière rien de ce film et que vous aurez de ce fait la possibilité de tirer à boulets rouges dessus dès que vous serez rentrés chez vous ?
En toute honnêteté, j'étais exactement dans cette situation en entrant dans la salle de "La Famille Bélier". Emmené par ma famille, prêt à m'ennuyer. Prêt à critiquer plus que de raison.
Et pourtant... Me voici à faire l'inverse !
Ce film est une petite bouffée d'air frais. On en suit l'histoire avec une certaine douceur, tendresse devant cette famille pas comme les autres, on rit avec eux. Éventuellement, pour les plus sentimentaux d'entre nous, on pleure avec eux (et non, je ne pense ici pas à moi...). Et surtout, on se fait tout simplement transporter.
Je ne dis pas que c'est le film du siècle, ni même de l'année. Je ne dis pas que c'est le meilleur dans son genre. Et je ne dis pas non plus que toutes les prestations des acteurs sont parfaites. D'ailleurs, je retiendrais, à mon sens, l'erreur de ne pas avoir poursuivi l'histoire de l'élection municipale durant le film plutôt que lors du générique.
Mais un film comme celui-là fait étonnement plaisir à voir, autant pour la prestation de ses seconds rôles, que ce soit l'attitude bourrue/tendre de François Damiens, l'extravagance de Karin Viard ou la gouaille de Eric Elmosnino, que pour la fraîcheur de son actrice principale, la jeune Louane Emara.
Et lorsque celle-ci se met à chanter, on atteint le but, je pense, voulu par ce film : on ne s'enfuit pas de la salle, on vole avec elle...