Après le succès en salle de la famille Bélier, je me suis dis comme beaucoup, qu'il ne faut pas mourir bête, ayant eu un retour plutôt positif de mon entourage (allez savoir pourquoi je ne leur parle plus) qu'il était temps de le visionner. Si je ne suis pas allé au cinéma le voir, c'est tout simplement que tout avait l'air mauvais, et qu'en plus j'avais l'impression d'avoir vu l'intégralité du film dans la bande annonce ( comme 4 comédies sur 5), et malheureusement je ne me suis pas trompé.
Le film raconte l'histoire de Paula Bélier, jeune lycéenne vivant dans une famille dont les parents (agriculteurs) et le frère sont sourds et muets. tout bascule lorsque Paula s'inscrit à la chorale, et que son prof à l'égo surdimensionné et au foulard Tati détecte son talent.
Ce qui pour vous et moi n'a rien d'un évènement exceptionnel dans la vie réelle, va se transformer en cataclysme familial. Comme dans tous les films français, au lieu de dire directement les choses (dire à ses parents qu'elle chante dans une chorale et va passer le concours radiofrance et Basta), tout va trainer en longueur, enchainant les situations et les réactions aussi incohérentes que stupides. Paula Bélier ne se rebelle pas vraiment face à l'esclavagisme parental, entre l'aide à la ferme, la gestion des affaires, elle est leur interprète, leur auxiliaire de vie, et malgré tout, n'obtiendra pas le soutien direct de ses parents (pas très sympa).
Entre le père qui se lance en politique dont nous serons jamais ce qu'il en advient. La mère qui s'enflamme dès qu'elle apprend pour le concours de sa fille, en lui avouant sa haine des entendants, et quelle catastrophe ça a été d'apprendre qu'à sa naissance, Paula était entendante (WTF ??? c'est ta fille bordel, mère indigne). Car cela m'étonnerait beaucoup que des parents souffrants d'un handicap ne soient pas au contraire réjouis, que leur enfant ne soit pas handicapé.
Enfin bref, entre la scène où Paula a ses premières règles (à 17 ans quand même !!!), et son frère qui se tape la meilleure amie méga moche de Paula (pour bien qu'on comprenne qui c'est la star) à 14 ans et son allergie au latex, je crie au secours achevez-moi.
Et le coup de grâce me tombe dessus à la fin, lorsque sans surprise, tout le monde se décide à la dernière minute à passer le concours à Paris, que dans la foulée le prof qui part plusieurs heures après eux les rejoint quasi en même temps et sans ferarri ( non mais pourquoi ???), s'incruste dans l'audition, et Paula chante et traduit simultanément ses paroles à sa famille émue, à arracher une larmichette à nos mamies.
C'est niais, c'est mauvais, c'est un trop long épisode de plus belle la vie hors de Marseille, c'est scandaleusement mal joué ( et François Damiens, Dieu sait à quel point je l'adore), Karine Viard surjoue, et Louane Emera n'est pas une actrice, elle n'a aucune conviction.
Les costumes bien propres transpirent le faux, le choix du répertoire exclusif du répertoire de Michel Sardou est aussi périmé que regrettable.
C'est en résumé la vision stéréotypée des parisiens sur la vie de famille en province, qui rêvent tous de monter à Paris et devenir une star (c'est bien connu), et le tout s'adressant à un public du 3ème âge (en tant que natif parisien, veuillez excuser la vision méprisante et erronée de cet autre bobo parisien d'Eric Lartigau sur la campagne)
C'est un immonde milk shake périmé des pires comédies françaises pseudo touchantes, et forcément ça m'a fait vomir.
à éviter en tout circonstance.