L'iconoclaste Yorgos Lanthimos dépoussière en profondeur les genres extrêmement codifiés du film en costumes et de la reconstitution historique. La Cour d'Anne d'Angleterre est décrite de façon totalement incroyable, elle est faite de corruption, de manipulation et de chantage sexuel ou sentimental d'une reine fantoche. Les personnages trempés dans la méchanceté et la stupidité, il ressort une grande détresse de cette héroïne qu'est la Reine (formidable Olivia Colman), malade et épuisée par le pouvoir, les deux favorites opportunistes et cruelles sont des méchantes qui font froid dans le dos. Le cinéaste grec filme comme on n'a jamais filmé un tel film, il ose les lentilles déformantes, les longues séquences en fondu, des caméras "coin de pièce" et des travellings secs cela donne un côté contradictoire entre cette réalisation moderne et le classicisme de ce que l'on voit dans le champ.