Une reine, incarnée à merveille par Olivia Colman, ayant un côté totalement bipolaire. Profondément sensible voire vulnérable, elle fait peur à ceux qui l’entourent, sauf à ses deux prétendantes. Courtisée elle est pourtant dans une profonde solitude.
Rachel Weisz et Emma Stone, incarnent leurs personnages en en saisissant toutes les nuances de ces deux femmes aux objectifs radicalement opposés, et surtout qui contrairement aux apparences, ne sont pas prêtes à mettre les mêmes moyens pour arriver à leurs fin.
Cette dualité qui m’a marqué que l’on retrouve chez les deux aspirante au rôle de Dauphine, dans la personnalité de la reine, se retrouve également dans la mise en scène. Qui est certes parfois un peu extravagante, mais alterne avec brio les plans larges et lumineux et les plans serrés et obscurs dans les Galeries du palais. Le fish eye utilisé à plusieurs reprises, souvent sur des espaces magnifiques, vient offrir une distorsion rappelant le côté parfois gênant et angoissant du film.
Film qui brille par sa capacité à nous amener là où ne s’attend pas à aller. Qui nous fait passer du rire aux situations anxiogènes. Transitions, qui sont merveilleusement bien accompagnées par la BO.
Et un final digne d’une tragédie grecque, où à défaut de mourir au sens propre nos trois héroïnes meurent au sens figuré tant elles ont tout perdus : Amour, patrie, et tout semblant d’humanité.
Cela faisait longtemps que je n’étais pas sorti du cinéma en ayant autant adhéré à un film. Comme vous l’aurez compris, j’ai adoré La Favorite.