Bon... D'habitude je ne fais pas de critique, et suis plutôt bon public... Mais quand ça ne va vraiment pas, il faut le dire.
Si "La Favorite" est censé se dérouler au XVIIIè siècle dans la cour d'Angleterre, on n'y croit pas une seule seconde. Je ne me prétends pas experte sur le sujet mais je pense pouvoir affirmer ici qu'aucun code de l'époque n'est respecté. À commencer par les tenues (au nombre de 3 : 2 modèles femmes -un pour la reine, un pour les ladys-, et 1 pour les hommes -mais c'est moins abherrant-). Pour une aristocratie d'un des royaumes les plus puissants du monde, ça ne passe pas. Alors voilà peut-être ma première critique : les costumes (qui par ailleurs quand ils sont là, sont très beaux, mais vous n'allez pas me faire croire qu'en plusieurs mois, la reine ne porte qu'une tenue, de même pour les ladys les plus haut placées, qui entre elles ont d'ailleurs la même robe). Quant au décor : les panoramas courbés dans des espaces clos, très peu pour moi (bonjour l'envie de vomir, et vous ne trompez personne sur la taille de ce hall). Les bâtiments ne sont pas filmés, ou pas mis en valeur, aucun intérêt. En bref : rien de ce pour quoi je me penche sur un film de ce genre n'y est.
Mais passons le décor et parlons du reste. Le scénario. Les personnages (à part peut-être Lady Sarah) et leurs motivations n'ont aucune crédibilité. C'est surfait, c'est exagéré, et même pour l'extravagance de l'époque c'est trop, ça ne passe pas (c'est dire...). Le personnage d'Abigaïl n'est pas du tout attachant, on ne comprend d'ailleurs à moitié pas pourquoi elle fait tout ça. La reine (attachante pendant environ une scène avec ses lapins), pousse des caprices même pas d'enfants pourris-gâtés mais plutôt de pré-ado en pleine crise de puberté...
Et où sont les étiquettes ? Une cour se définit par ses étiquettes, et on y progresse en se faisant bien voir -et à l'aide de quelques coups discrets par-ci par-là, j'insiste sur le discret. Ici autant le peindre sur les murs. Et non, une petite révérence de temps en temps ne suffit pas.
Je passerai les détails de la non-crédibilité de l'absence de femmes de chambres, parce que le pire dans tout ça, c'est que même en oubliant les incohérences par rapport à l'époque, on ne passe même pas du bon temps. Le film n'est pas épic, n'est pas drôle, n'est pas particulièrement beau, n'est pas dramatique. En bref, ce film est vide.