La fée des grèves est un film produit par Gaumont et réalisé par Louis Feuillade. Il s’agit d’une très lointaine adaptation du roman de Paul Féval.
L’histoire est très simple : un seigneur du Moyen-âge capture une fée qui danse sur les eaux, il l’épouse mais elle finit par l’entraîner dans son royaume sous-marin où il devient le prince de la mer.
En 1909, les court-métrages se multiplient, se complexifient, s’allongent. Bientôt apparaîtront, les premiers longs-métrages. Dans un film comme celui-ci on mesure la contrainte matérielle limitative des caméras qui étaient lourdes et fixes. Les travellings étaient impossible, les plans rapprochés aussi. On posait la caméra à un endroit et il fallait que les acteurs s’adaptent à elle. Ce court-métrage est donc un enchaînement de plans fixes. Mais on perçoit dans ce court-métrage le souci de varier les plans : vues sur la mer, dans les escalier, en intérieur, sur un pont.
La dernière séquence se passe sous la mer. L’esthétique est clairement reprise au Royaume des fées de Méliès. Celui-ci avait eu la géniale idée d’installer un aquarium devant la caméra pour simuler les fonds-marins. C’est ce que Louis Feuillade fait également ici. Et on voit ainsi les poissons évoluer librement devant les acteurs.
Ce court-métrage appartient aux genres des féeries qui a attiré le public pendant plusieurs années, d’abord au théâtre du Châtelet où elles étaient représentées puis au cinéma. C’était un genre à part entière.
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