On continue dans le genre du fantastique suggéré, avec le pilier Tourneur à la barre et une histoire folklorique à raconter... Comme d'habitude chez ce cinéaste, les astuces de mise en scène font totalement oublier le manque de moyens et arriveraient presque à créer des scènes d'anthologie, comme celle de la piscine... Bourré d'allusions sensuelles et sexuelles avec la splendide Simone Simon, ce film, sûrement le plus connu du cinéaste qui n'a pas encore la réputation qu'il mérite (il serait temps de lui ériger une statuette au panthéon du genre épouvante/fantastique, c'est quand même lui qui a créé l'effet-bus tout de même !), mêle suspense et romance, poésie et noirceur, brillants jeux d'ombres et de lumières, où l'intimisme est alors à son apogée pour l'époque, représenté par une jeune femme torturée, incapable d'aimer et d'être heureuse. Une série B des plus ingénieuses, qui arriverait presque à faire oublier ses origines, mais pas suffisamment pour entrer dans le petit groupe des chefs d'oeuvre du genre.