J'avais rapidement entendu parler du roman de Gunnar Staalesen, et comme j'ai été plutôt surpris par les thrillers scandinaves récents (Just Another Love Story, pour n'en citer qu'un) je me suis laissé tenter.
Alors déjà première déception: j'avais cru lire dans le résumé du bouquin un synopsis sur un détective pistant un serial killer dans un vieux coin portuaire Norvégien, mais mes yeux ont du me jouer des tours parce qu'il s'agit en fait d'une enquête sur des magouilles dans la base de données d'une multinationale pétrolière avec disparition gênante et inspecteur têtu.
Bon l'enquête en elle même elle se tient, mais ma deuxième déception vient de la réalisation. J'avais pas vraiment conçu le fait que cette adaptation soit un téléfilm en fait. Détail qui tue, parce que le rythme en pâtit, que c'est du coup aussi nerveux et glauque qu'une course de poissons panés et que ça suit le schémas du polar du samedi soir avec grosses ficelles et rebondissements qui t'en effleurent une sans même faire trembler l'autre...
C'est vraiment incroyable, au début du film une femme prends un coup destiné au héros et meurt à sa place quasiment dans ses bras, notre détective commence à ruer dans les brancards parmi les suspects et à s'énerver un peu (ce qui le démarque des habitants du commissariat, à compter qu'il y en ait, qui n'en branlent mais alors pas une), et vingt minutes après on dirait qu'il a déjà complètement oublié. Il démêle l'intrigue sans problème avec son habituel air hagard en prenant deux trois coups au passage, et voilà. Et puis l'acteur bon... c'est pas qu'il est mauvais hein, mais quand même.
D'ailleurs niveau personnage c'est assez misérable, le coupable est tellement voyant que ça en devient ridicule. Bah oui pour qu'on ne le reconnaisse pas c'est intelligent de lui mettre un vieux ciré à capuche qui cache son visage, mais faudrait éventuellement penser à lui faire poser le blouson en question dans les autres scènes, parce que ça se voit !
En plus tout l'accuse, c'est quand même la preuve vivante qu'au commissariat les bureaux servent juste de dortoir parce qu'il aurait suffit que quelqu'un jette un œil aux archives pour résoudre l'affaire, et on rentre dans les bureaux comme dans un moulin.
Et tant qu'on y est dans les incohérences, heureusement que notre détective acquiert le bonus téléportation pour arriver au bon moment dans le face à face (enfin le face à dos plutôt) final en haut d'une falaise abrupte qu'il a fallu dix minutes aux autres protagonistes pour grimper, parce qu'avec un planche à clous dans la jambe et après avoir passé deux minutes cinquante sous l'eau, il était baisé sinon !
Enfin ça se laisse suivre dans l'ensemble, si on ne sait vraiment pas quoi faire de sa soirée, mais c'est vraiment le genre de trucs qui me gavent ces polars formatés à regarder en faisant autre chose. Pour info y'en a huit du même moule, moi je vais passer mon chemin.