Un film mélo qui n'est pas sans intérêt

Au vu des autres critiques, j'ai envie de donner mon avis sur cette oeuvre qui mérite quand même d'être -à défaut d'un "vide dramatique"-, un objet d'analyse non sans intérêt.

Le film est mélo, les acteurs ne sont pas subjuguants, les flashbacks à répétitions rendent la lecture ennuyante... Le film semble vide de toute idée dramatique en témoignent les mêmes scènes à répétitions (exemple la femme de nulle part qui se lamente dans la forêt...). L'image est belle sans pour autant être impressionnante (pour un film avant gardiste, on aurait aimé sans doute un peu plus d'idées visuelles...)

Seulement, quelques éléments narratifs accentués par la mise en scène et le cadrage rendent le film intéressant. Le film est une tension temporelle et géographique.

Temporelle, car l'on est confronté à la femme de nulle part (Eve FRANCIS) qui vit pour son passé et qui souhaiterait mener la jeune femme (Gine AVRIL) vers un futur semblable à son passé : vivre le grand amour. La maison et le jardin constituent le présent, point de tension entre le passé et le futur.

Géographique car le mari part à Gênes et est donc éloigné de l'action.

L'issue du film sera donc la résolution d'un de ces deux points de tension : la jeune femme préféra-t-elle se lancer dans son futur en rejoignant ainsi le destin de l'inconnue ? Ou bien voudra-t-elle la stabilité en attendant le retour de son mari ?

On peut voir dans le film des illustrations du passé/futur lorsque le mari part à Gênes. Le mari est celui qui vit au présent mais qui se laisse dériver (on peut noter la figure du bateau). Lorsqu'il se ballade dans les rues nous pouvons voir suspendues des lignes à linges entre deux immeubles. Nous pouvons voir comme un lien entre passé et futur. De plus lorsqu'il rentre dans un bar où a lieu une fête, le plan montre deux poteaux avec au milieu des rubans. Nous pouvons y voir encore des liens entre passé et futur...

Tout ça pour dire que le film n'est pas vide d'analyse et que tous les rôles de ce film sont analysables et ont leur importance. La base du récit est tout à fait maîtrisée. Cependant voilà, il manque des éléments à ce film pour qu'il soit appréciable. Au début du film un intertitre marque:

"Le mari prépare un court voyage...

Vingt-quatre heures d'absence...

Une affaire. Un ami qui s'embarque

au port de Gênes..."

Peut-être aurions-nous pu jouer sur le temps d'absence pour créer du suspens et aussi jouer sur la dimension temporelle de l'oeuvre. Pleins de choses qui ne permettent pas tellement de s'attacher à cette oeuvre... 6/10, oui je crois que c'est la note à propos.

Enawtna
6
Écrit par

Créée

le 22 févr. 2024

Critique lue 19 fois

3 j'aime

Enawtna

Écrit par

Critique lue 19 fois

3

D'autres avis sur La Femme de nulle part

La Femme de nulle part
Enawtna
6

Un film mélo qui n'est pas sans intérêt

Au vu des autres critiques, j'ai envie de donner mon avis sur cette oeuvre qui mérite quand même d'être -à défaut d'un "vide dramatique"-, un objet d'analyse non sans intérêt.Le film est mélo, les...

le 22 févr. 2024

3 j'aime

La Femme de nulle part
Limguela_Raume
4

La jeune femme indigne

Mélo sans grande envergure avec un scénario tenant sur une page et un temps diégétique approchant les 24 heures (ce qui n’est jamais bon signe pour un long métrage, à moins d’arriver à y multiplier...

le 13 mars 2021

1 j'aime

Du même critique

EXIT
Enawtna
5

Critique de EXIT par Enawtna

Ils font de la musique de robot ils se demandent pourquoi ça a pas marchéBah oui on est d'accord mais en ouverture de son album le plus robotique on frôle l'autodérision... Ce premier morceau donne...

le 24 mars 2024

1 j'aime

4

graou (Single)
Enawtna
6

Critique de graou (Single) par Enawtna

Faut arrêter avec les débats sur "Miki reflet de l'industry plant". Chacun s'égosille avec ce terme qui ne signifie jamais exactement la même chose. Les relations sont toujours beaucoup utilisées...

le 30 août 2024

Les Nuits de Cabiria
Enawtna
8

La triste vie d'une fille de joie

Entre zones d'ombre et de lumière, le film joue avec Cabiria comme avec le spectateur. L'instabilité de la vie de Cabiria est palpable par le jeu désarmant de Giuletta Masina sublimé par la caméra de...

le 28 avr. 2024