Useless bride
La fièvre de Petrov perdait la conscience du spectateur en l’enfermant dans les délires d’un personnage sous l’emprise de la maladie : le nouveau film de Serebrennikov explore à nouveau le même...
le 17 févr. 2023
26 j'aime
4
Inspiré de la véritable histoire du couple Tchaïkovski, ce drame-biopic nommé « La Femme de Tchaïkovski » est un film sombre, malaisant et oppressant, qui déroule au spectateur un amour à sens unique de la belle et complexe Antonina Miliukova envers le déjà célèbre Piotr Tchaïkovski. Il est question de l’amour unilatéral d’une femme pour un homme, d’un amour fou et aveugle, d’une obsession et d’une obstination, de frustrations et d’humiliations, mais aussi d’une résistance féminine en point d’honneur, d’un attachement jusqu’au-boutiste au sens d’une vie.
Dans ce récit, la musique est omniprésente, mais ce n'est pas celle du Maître, ce que l'on peut regretter. La mise en scène est fluide et maitrisée. La photographie, les décors et les costumes sont les atouts majeurs de ce film. Mais la réalisation n’a pas à rougir, signé par Kirill Serebrennikov, elle est parsemée de plans-séquences sublimes et millimétrés et sert magnifiquement le récit de cet amour pathologique.
Une explication en est donnée, lors d'un repas familial mouvementé, par la mère d'Antonina, qui révèle que son mari était un homosexuel refoulé. Mais ce n'est qu'une piste, et insensible à toute raison et à tout raisonnement, la femme du compositeur du Lac des Cygnes se laisse emportée dans une course à l'abîme, qui la conduira à l'asile, où elle mourra en 1917, soit 24 ans après le décès de son idole.
Elle sera, jusqu'au bout, restée fidèle à cet amour insensé, mais pas chaste, et ses multiples aventures extraconjugales, en dehors de sa liaison avec son avocat, dont elle aura trois enfants, abandonnés à la naissance, sont évoquées dans une scène incroyable, où elle soupèse le sexe de ses amants, alignés nus devant elle, et respire l'odeur de leur peau.
Un grand film russe même si bizarrement, les personnages parlent ukrainien.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste 2023 en films
Créée
le 16 mars 2023
Critique lue 16 fois
D'autres avis sur La Femme de Tchaïkovski
La fièvre de Petrov perdait la conscience du spectateur en l’enfermant dans les délires d’un personnage sous l’emprise de la maladie : le nouveau film de Serebrennikov explore à nouveau le même...
le 17 févr. 2023
26 j'aime
4
L'érotomanie est un trouble psychologique délirant qui se caractérise par la conviction chez un individu qu'il est aimé par un autre. Elle prend une forme obsédante qui se fixe généralement sur un...
Par
le 15 juin 2022
19 j'aime
10
Présenté à Cannes dans une relative indifférence, La Femme de Tchaïkovski, troisième long métrage de l'estimé Kirill Serebrennikov (après Leto et la fièvre de Petrov) est étonnamment revenu...
Par
le 2 janv. 2024
18 j'aime
Du même critique
Inspiré de la véritable histoire du couple Tchaïkovski, ce drame-biopic nommé « La Femme de Tchaïkovski » est un film sombre, malaisant et oppressant, qui déroule au spectateur un amour à sens unique...
le 16 mars 2023