Snow Woman s’inspire de la légende de la Femme des Neiges (Yuki-Onna), figure emblématique du folklore japonais dont il s’agit d’une adaptation élargie de la nouvelle Yuki-onna telle qu’elle est apparue dans le recueil Kwaidan : Stories and Studies of Strange Things de Lafcadio Hearn, publié en 1904. Il est mis en scène par le reconnu Tokuzō Tanaka, ancien assistant réalisateur d’Akira Kurosawa sur Rashomon (1950), à la barre de plusieurs opus de la saga Zatoichi tels que The New Tale of Zatoichi (1963) ou Zatoichi The Fugitive (1964). On sent ici un réalisateur expérimenté, qui filme ses paysages enneigés avec une attention toute particulière, des paysages enneigés qui sont quelque part le reflet de la beauté glaciale de la Yuki-Onna. On sent que Tokuzō Tanaka cherche à créer une ambiance onirique, avec ces contrastes forts entre la noirceur de la nuit et la blancheur de la neige, arrivant à rendre certains plans réellement inquiétants, accentuant la puissance des apparitions fantomatiques.


L’esthétique est réellement soignée et le traitement du mythe fidèle, même si au final, Snow Woman est plus une histoire d’amour mélancolique qu’un réel film horrifique avec un fantôme, avec cet amour voué à l’échec entre un humain et un fantôme. L’horreur est malgré tout bien présente, avec parfois même un côté gothique, et tout le travail autour du fantôme, aussi bien son maquillage que son design général, avec son regard terrifiant, que les effets de disparitions sont assez exceptionnels, surtout pour l’époque. Mais il se dégage du film une réelle douceur, même dans les touches de surnaturel. Malgré sa relative lenteur, Tokuzō Tanaka apportant une touche contemplative à l’ensemble, on se laisse bercer par cette mélancolie qui se dégage du film, avec une bande son minimaliste pour laisser de la place au bruit du vent glacial venant accentuer l’atmosphère très particulière de l’ensemble, presque aussi éthérée que le fantôme. L’interprétation du casting est des plus subtiles, en particulier Shiho Fujimura dans le rôle du Yuki-Onna, à la fois terrifiante, sympathique et romantique, arrivant presque à devenir le personnage le plus humain du film.


Magnifiquement filmé, comportant bon nombre de plans assez mémorables, Snow Woman est un conte de fées horrifique certes prévisible mais vraiment captivant et émouvant, avec un plan final simplement bouleversant.


Dossier sur les fantômes japonais ici : https://www.darksidereviews.com/sortie-le-coffret-daiei-kaidan-de-roboto-films/

cherycok
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le 5 déc. 2024

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