Si vous n'avez pas vu ce film, vous n'avez rien raté.
La femme du 5ème est un film de Pawel Pawlikowski (2011). Ce film est tiré d'un roman de Douglas Kennedy (The woman in the fifth). Les acteurs principaux sont Ethan Hawke et Kristin Scott-Thomas.
Un écrivain américain, Harry Ricks (Ethan Hawke), débarque à Paris où vivent sa femme, française, et sa fille.
Dès son arrivée, il leur rend visite mais, pour une raison que l'on ne nous révèle pas, sa femme refuse de lui laisser voir sa fille et le chasse. Désemparé, fatigué par le décalage horaire, il s'endort dans le bus et est réveillé par le conducteur en bout de ligne en s'apercevant qu'on lui a volé tous ses bagages. Il entre dans le premier bar qu'il trouve et y prend une chambre sordide. N'importe qui dans son cas serait immédiatement allé à la police ou au consulat américain, ne serait-ce que pour refaire faire ses papiers et demander de l’aide. Lui pas... Pourquoi ? On ne sait pas et on ne le saura pas. A part le patron, qui a l'air de se livrer aux trafics les plus louches, le bar est tenu par une jolie et gentille jeune femme, d'origine polonaise.
Quelques jours passent et l'écrivain est invité à une soirée organisée par un éditeur. Il y rencontre une femme mystérieuse, Margit (Kristin Scott Thomas), une belle femme, veuve d'un écrivain hongrois décédé, qui lui laisse sa carte avec pour seule consigne de ne pas l'appeler avant 16 H. A son premier coup de fil, elle l'invite chez elle, au 5ème étage d'un immeuble parisien et ils font l'amour.
Le patron du bar a proposé à Harry un travail de gardien de nuit. De 10 H du soir à l'aube, il doit surveiller un écran de télévision et faire entrer ceux qui lui donnent un mot de passe. Pour cela, il aura 50 € par nuit. Il se doute bien que ce marché cache quelque chose mais il ne sait pas quoi et nous ne le saurons pas plus que lui.
Dans la journée, il tente d'approcher sa fille et lui écrit. A 16 H, il va voir Margit et ils font l'amour. Le soir, il retrouve son poste devant l’écran.
La jeune serveuse devient aussi plus qu'une simple amie : ils tombent amoureux. Harry veut alors mettre fin à sa liaison avec la mystérieuse femme du 5ème.
Un jour, en revenant à l'hôtel, il trouve son voisin de palier sauvagement assassiné dans les toilettes qu'ils partageaient : Il est arrêté. Tout l'accuse du meurtre car Margit est le seul alibi qu’il puisse donner. Or, il apprend du commissaire que la femme qui habitait dans cet appartement au 5ème étage et qu’il voyait tous les jours n’existe pas car elle est décédée depuis des années après que son mari et sa fille ont été tués par un chauffard. On le relâche néanmoins car le véritable meurtrier a été identifié comme étant le patron de l'hôtel. Voulant en avoir le cœur net, Harry retourne à l'appartement du 5ème et les voisins lui confirment qu'il n'est plus habité depuis des années. Il y retourne donc après 16 H et Margit lui ouvre, comme si rien ne s'était passé. Comprenant qu'il a affaire à un fantôme, il lui annonce qu'il veut rompre.
Quelques jours après, la police revient à l'hôtel lui annoncer que sa fille a disparu. On ne l'accuse pas de l'avoir enlevée mais lui comprend que c'est Margit qui se venge de l'avoir abandonnée. Il retourne à l'appartement du 5ème et promet au fantôme de rester définitivement à ses côtés. Peu après, sa fille est retrouvée, errant à travers la forêt.
Mon opinion sur ce film
J'avais lu en son temps le livre de Douglas Kennedy. L'adaptation est fidèle. Pourquoi, alors le film ne m'a-t-il pas convaincu ? J'ai lu dans une critique qu'on comparait le réalisateur Pawel Pawlikowski à Roman Polanski. C'est vrai qu'on ne peut s'empêcher de penser, en voyant ce film, à Frantic de Polanski ou au plus récent The ghostwriter, que j'ai adoré. Si l'ambiance y est, on est tout de même très loin du chef d'œuvre de Polanski. La femme du 5ème est un film glauque, qui hésite entre le film fantastique et le thriller : de l'arrivée de cet auteur américain à Paris à sa fin, rien ne vient éclairer (au sens propre comme au sens figuré) la réalisation ni répondre aux questions que se pose le spectateur. Le cauchemar est complet. Vous me direz, pour ceux qui ont lu le livre, que Douglas Kennedy n’est guère plus disert, dans son livre, que ne l'est Pawel Pawlikowski mais justement, fallait-il faire un film de ce livre (qui n'est pas le meilleur – loin de là - de l'auteur américain). Par comparaison, L'homme qui voulait vivre sa vie, adapté d'un autre livre du même auteur, se place bien au-dessus de cette réalisation lente, lourde, sans contrastes et aux dialogues minimalistes.
Bien sûr, Ethan Hawke est excellent dans le rôle de ce personnage blessé, comme effacé par la vie et la froideur de Kristin Scott-Thomas colle-t-elle parfaitement au personnage étrange et mystérieux, vaguement menaçant, de Birgit. Mais un casting parfait ne suffit pas à faire un bon film. Il y faut aussi un scénario bien ficelé et un réalisateur d'une autre envergure. Il faut dire qu'on a du mal à comprendre comme un réalisateur qui n'a, à son palmarès, que très peu de films (dont plusieurs documentaires en polonais) et qui, de surcroit n'avait pas tourné depuis 7 ans, a pu trouver un producteur qui lui permette d'engager deux acteurs du calibre de Kristin Scott Thomas et d'Ethan Hawke. Inutile d'ajouter que le film n'a pas été très bien accueilli ni par la critique, ni par les spectateurs et qu'il n'a obtenu aucune récompense.