Je suis un lecteur fidèle de Douglas Kennedy, et il se trouve que "The woman of the fifth" est son roman le moins réussi à mes yeux, affaibli par la tentative d'y intégrer une dimension surnaturelle finalement frustrante.
Un bémol qui s'avère très secondaire, dans le sens où le réalisateur polonais Pawel Pawlikowski a décidé de s'approprier le récit au point d'en renverser le sens, de son propre aveu.
Et effectivement, si la trame de Kennedy est conservée, le déroulement de l'intrigue se démarque du livre et son dénouement reste très flou et incertain, là où le romancier américain donnait des réponses claires.
C'est d'ailleurs tout l'intérêt du film, qui est très axé sur la forme et le mode d'expression cinématographique, avec un gros travail sur les textures et les sons, notamment, qui donnent un relief particulier au récit.
Hélas, cet aspect sensoriel, organique, s'impose au détriment de l'histoire proprement dite, à peine effleurée (le film est très bref), voire inachevée...
Dommage pour Ethan Hawke, convaincant dans le rôle de l'écrivain tourmenté.