Metro (un) peu lisse

Une œuvre sympathique de Fritz Lang, toutefois relativement décevante à la suite de son célèbre Metropolis. Sa potentielle grandiosité, dont Lang n'est habituellement pas avare, s'efface au profit d'une première partie un brin longuette, où l'on s'arrête un peu trop sur des personnages assez fades et des intrigues criminelles peu entraînantes. À l'instar du diptyque de Jules Verne propulsant l'homme autour de la Lune, la trame met trop de temps à s'installer pour un résultat que l'on n'en peut plus d'attendre.

Le lancement de la fusée laisse présager un meilleur moment, si d'aventure le film ne nous a pas déjà abandonné au bord du chemin. La séquence sur la face caché de notre astre s'avère plaisante, bien que moins spectaculaire que ses précédentes réalisations. Un épisode plus fantaisiste qui rappelle l'enthousiasme de Méliès quant aux merveilles qu'il pensait trouver sur la Lune. De l'air, de l'eau, de jolis paysages parsemés d'or, on en vient à se demander pourquoi les protagonistes rechignent à se sacrifier pour le bien commun. Mais déjà le vaisseau s'en retourne sur le globe terrestre et nous laisse tout aussi pantois que les laissés-derrière, lorsque survient l'intertitre nous beuglant "ENDE" au visage. Dommage, l'expédition sur la surface de l'astre n'aura duré que moins d'un tiers du film, quarante bonnes minutes d'une œuvre qu'il aurait fallu raccourcir d'une durée semblable.