"La Fête et les Invités" commence comme un mélange de Kafka bucolique et de "Funny Games". Et finit comme du Kafka bucolique. Je ne résumerai pas le film, car l’éditeur du DVD français le fait très bien : « Dans une ambiance euphorique, après un pique-nique champêtre, quelques hommes et femmes partent pour une fête. Sur un chemin forestier, ils sont arrêtés et soumis à un interrogatoire humiliant. Un homme, habillé de blanc, les sort de cette pénible situation : c’est leur hôte, qui les invite à prendre place à table, en pleine nature. Mais un invité s’enfuit, ce qui déclenche sa colère : une chasse à l’homme s’ensuit. » (http://www.malavidafilms.com/dvd-la-fete-et-les-invites-289.html)
La deuxième moitié du récit a beau marquer un « retour à la normale » par rapport à une première partie réellement étrange, elle reste déstabilisante. Cet embarras du spectateur ne naît ni de la construction — linéaire, sans transitions, avec une entrée en matière et un « dénouement » expéditifs —, ni de la façon de filmer — finalement très classique —, mais simplement de l’intrigue elle-même, qui tient davantage de la parabole.
Comme on parle d’un film tchécoslovaque réalisé en 1966, on se doute que le pouvoir n’a pas apprécié. Les censures autorisent les œuvres qui ont leur assentiment, interdisent celles qui ne l’ont pas, et se retrouvent bien emmerdées avec celles auxquelles elles ne comprennent rien.