Après la contre-performance (relative) de Child's Play 3, le producteur David Kirshner et le créateur/scénariste Don Mancini prirent le temps avant de relancer la machine Child's Play.
De cette longue pause furent prises deux décisions:
de ne plus continuer l'arc narratif d'avec Andy Barclay,
de mettre en avant Chucky dans le titre.
Ces 7 années d'absence furent mises à contribution pour repenser la franchise et la réadapter à cette fin de siècle. Après le succès surprise du meta-slasher Scream, Don Mancini se dit qu'après tout, il pourrait emprunter la même voie mais de manière plus irrévérencieuse (il n'y a qu'à voir l'affiche parodiant celle de Scream 2 pour s'en convaincre).
Et c'est donc cette direction qui fut prise pour cette suite qui - malgré les apparences - n'est pas un reboot.
Les films précédents ne sont pas reniés (comme dans la franchise Halloween) mais pas spécialement mis en avant non plus (comme dans la saga de Friday The 13th, excepté A New Beginning).
Les deux franchises sus citées font l'objet d'un caméo (tout comme celles d'Hellraiser, A Nightmare On Elm Street et même Texas Chainsaw Massacre) lors de la scène inaugurale se déroulant dans le poste de police de Lockwood, reconnaissant donc ces dizaines de films comme faisant partie intégrante de l'univers du film.
A ce propos, un rapide coup d’œil sur ces franchises au 16 octobre 1998 (date de sortie de ce Bride Of Chucky):
A Nightmare On Elm Street: 7 films,
Friday The 13Th: 9 films,
Halloween: 6 films (Season of the Witch a.k.a Halloween III ne comptant pas),
Hellraiser: 4 films,
Texas Chainsaw Massacre: 4 films,
et ce Bride Of Chucky étant aussi le 4ème film de la saga.
Bref, l'horreur à rallonge n'était pas prête à disparaitre et Chucky se glisse dans le moule de la modernité.
Pour pallier à l'absence du jeune Andy Barclay, Kirshner et Mancini se mettent d'accord pour adjoindre une partner of crime à Chucky: ce sera donc Tiffany Valentine, interprétée par la voluptueuse Jennifer Tilly.
Ce film plonge donc dans le passé de Charles Lee Ray où celui-ci fréquentait alors la dite Tiffany, avant même de migrer à Chicago où son destin allait être scellé par le biais de l'inspecteur Mike Norris.
Je ne reviendrai pas sur le parallèle avec Bride of Frankestein puisque ça coule de source...
Le côté Slasher classique (à la Halloween ou Friday The 13Th) fut abandonné pour être remplacé par un ton horrifico-comico-sarcastique de bon aloi (même si en général je ne suis pas friand) car fort bien amené.
En premier lieu, Jennifer Tilly n'hésite pas à s'auto-parodier (moins que dans l'épisode suivant, cela dit) et à jouer de son côté "femme fatale" mi naïve mi-vulgaire. Mais c'est surtout son interprétation de Tiffany-doll qui est remarquable, tout comme le design de celle-ci, disons-le carrément !
Ainsi, le duo Dourif/Tilly fait-il des étincelles et on sent bien la complicité qui les lies à l'écran.
Parfois, un dépoussiérage en règle peut être bénéfique pour une franchise et c'est ici le cas.
Kevin Yagher - dont c'est ici la dernière contribution à la saga - se donne à fond et donne vie à ce mini-couple avec brio. Il réussit même à rendre sexy une poupée, c'est dire !
Niveau réal, Ronny Yu y met beaucoup d'énergie et d'efficacité (ce qu'il n'arrivera pas à réitérer avec l'attendu Freddy Vs Jason) pour rendre ce nouvel épisode vraiment fun à voir et même parfois mignon !
Mignon comme la demande en mariage de Chucky, après qu'il ait été ébloui par l'action de Tiffany dans la chambre d'hôtel, par exemple...
En résumé, cet épisode vient relancer une franchise qui tournait un poil en rond et ce, même si j'apprécie les 3 films précédents à des degrés divers...
Pour en finir avec ça, Graeme Revell s'est quelque peu racheté après sa (très) plate BO de Child's Play 2 en signant un score plus dynamique et moderne dans ce film. Cela dit, le Main Theme du 3 reste bien meilleur à mes yeux...
Chucky Theme by Graeme Revell:
https://www.youtube.com/watch?v=B83l4V06MFU