Karloff et la poule
Suite au succès d'un premier opus que je n'ai pas encore vu, Boris Karloff rempile avec ses acolytes pour James Whale avec un budget plus confortable. Le résultat est un film particulièrement...
Par
le 16 févr. 2012
28 j'aime
11
C'est la suite directe du Frankenstein de 1931 déjà réalisé par James Whale, qui reprend exactement où l'action s'était arrêtée avec l'incendie du moulin ; la Créature a survécu et Whale nous le montre bien par un plan superbe de la tête de cette créature errante et monstrueuse qui surgit dans une pénombre menaçante. Alors que le film de 1931 est plus une tentative originale d'adaptation du roman de Mary Shelley qu'une véritable réussite, la Fiancée de Frankenstein est un pur chef-d'oeuvre.
Ce qui change, c'est que la Créature devient grâce à Karloff et au maquillage du génial Jack Pierce, un être désespéré, victime d'une fatalité inexorable et de l'ambition scientifique des hommes. Le personnage a beaucoup plus de profondeur, il est doté de sentiments humains et ne s'exprime plus que par des grognements, mais commence à prononcer des mots. Ses progrès viennent surtout de sa rencontre avec l'ermite aveugle qui reste d'ailleurs une des plus belles scènes de cinéma ; l'ermite ne pouvant voir la repoussante apparence du monstre, l'accueille comme un ami et lui offre quelques plaisirs simples de la vie (manger, boire, fumer, écouter de la musique). A noter que cette merveilleuse scène sera parodiée de façon drolatique par Mel Brooks dans Frankenstein Junior.
Mais la fatalité rattrape le monstre et il replonge dans sa quête tragique de compassion, ce qui permet à James Whale d'insuffler poésie et émotion au sein d'un univers fantastique tout en invitant à une réflexion sur la folie humaine. En réalité, bien que considéré comme un film d'épouvante, le film n'est guère effrayant, Universal tenant à ce qu'il soit pour tous publics. Le format court de 1h15 résulte de nombreuses coupes car le film devait au départ durer 2h ; je crois savoir même si je n'en suis pas sûr, que Universal a fait supprimer justement des scènes trop effrayantes.
Quant à la fiancée en question, elle n'apparait que quelques minutes et ne parle pas, elle est interprétée par la toute jeune Elsa Lanchester qui était à la ville l'épouse de Charles Laughton ; elle incarne aussi Mary Shelley dans le prologue qui introduit l'histoire. C'est l'occasion de rappeler que le monstre n'a pas de nom, mais les titres de films, à commencer par celui-ci, ont crée la confusion dans l'esprit du public qui a souvent cru que le nom de Frankenstein était celui de la Créature, alors que c'est celui de son créateur.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1930, Les séquences de légende du cinéma (partie 1 : les grands classiques anciens), Look et vêtements célèbres de l'écran, Les meilleurs films d'horreur et Frankenstein à l'écran
Créée
le 13 oct. 2018
Critique lue 600 fois
24 j'aime
10 commentaires
D'autres avis sur La Fiancée de Frankenstein
Suite au succès d'un premier opus que je n'ai pas encore vu, Boris Karloff rempile avec ses acolytes pour James Whale avec un budget plus confortable. Le résultat est un film particulièrement...
Par
le 16 févr. 2012
28 j'aime
11
C'est la suite directe du Frankenstein de 1931 déjà réalisé par James Whale, qui reprend exactement où l'action s'était arrêtée avec l'incendie du moulin ; la Créature a survécu et Whale nous le...
Par
le 13 oct. 2018
24 j'aime
10
Quatre ans après la réussite, tant commerciale qu'artistique de "Frankenstein", James Whale s'attaque à sa suite intitulée "La Fiancée de Frankenstein". Il reprend là où se terminait le dernier et...
le 28 oct. 2014
23 j'aime
6
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
96 j'aime
45