Avec une histoire hautement minimaliste, une jeune femme se retrouve abandonnée par son fiancé sur ce qui devait être leur lieu de vacances et de retrouvailles, Ana Katz réalise un joli tour de force. Cette fiancée, qui n’a pas grand-chose pour elle, disgracieuse, désagréable, passablement hystérique, fera amende honorable tout au long de ce séjour d’errance. Peu à peu elle devient attirante et provoque non plus seulement une certaine compassion mais dégage, au détour d’un sourire ou d’une larme, une grâce chaleureuse.
Par petites touches sensibles et de scénettes bien ciblées, on se laisse porter dans un film intelligent et bien construit, qui recèle de puissantes qualités en sincérité et de simplicité. Les prises de vues et le rythme redondant accompagnent parfaitement cette sensation douloureuse de l’abandon de l’autre, mais plus encore celui d’une vie, qui la mènera au renoncement salvateur.
Un film épuré de tout inanité qui parle avec beaucoup d’humilité des égarements de la passion et de l’amour. Ana Katz comme réalisatrice et actrice dévoile une personnalité qui impose le respect. On suivra dans son parcours avec beaucoup d’attention.