La Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever) est un drame social musical réalisé par John Badham, écrit par Norman Wexler (Serpico de Sidney Lumet) d’après une article « Inside the Tribal Rites of the New Saturday Night » du critique musical Nik Cohn... sur des musiques composées par David Shire et les Bee Gees, ce long métrage (le second du cinéaste venu de la télévision) met en scéne Tony Manero, (très bon John Travolta) un jeune New-yorkais italo-américain de 19 ans, qui tente d'agrémenter sa morne existence dans son quartier de Brooklyn grâce à ses talents de danseur en se rendant chaque samedi soir dans une boîte disco le " 2001 Odyssey " où il est le roi de la fête.... aux cotés de sa bande de copains (Joey (joué par Joseph Cali), Double J (joué par Paul Pape) et Bobby C (joué par Barry Miller) le plus jeune de la bande qui a mis sa petite copine de 16 ans enceinte.. et sans oublié Annette (jouée par Donna Pescow (excellente) la seule fille du groupe qui est amoureuse (plus ou moins) secrètement de Tony...)... Jusqu'au ou il rencontre Stéphanie Mangano (jouée par Karen Lynn Gorney) une bobo pseudo intellectuelle (plus âgée que lui) qui vient d'une autre categorie sociale...
La Fièvre du samedi soir pourrait n’être qu'une énième comédie musicale, une version des années 70, des teenage movies des années 50, mais John Badham (réalisateur que quelques épisodes des séries Night Gallery (5), Cannon, Le Sixième Sens (avec Gary Collins), Les Rues de San Francisco et Kung Fu...) est bien plus intelligent que cela.. car son film revêt des allures d'une veritable fresque sociale, Tony Moreno est un jeune prolétaire de Brooklyn qui travaille dans une quincaillerie miteuse qui se transforme la nuit tombée, en héros des pistes de danses et transforme ainsi sa classe sociale d'exploité... son frère Frank Manero Jr. (joué par Martin Shakar) est un prêtre en pleine crise de foi qui va devenir le déshonneur de sa famille (très catholique)... ses potes sont plus ou moins pathétiques... et quant a sa belle partenaire, Stéphanie Mangano est un pseudo intellectuelle qui vit dans le quartier chic de Brooklyn et qui confond le Roméo et Juliette de Shakespeare avec celui de Franco Zeffirelli...
Enfin bref, Saturday Night Fever est au-delà qu'un simple film plein de strass et de paillettes... mais une œuvre qui baigne dans une atmosphère mélancolique, voire sombre... un long métrage d'initiation, de quête, d'un absolu que l'on aimerait atteindre... une belle histoire d'amitié homme-femme qui souligne les sentiments de confiance et de partage ce que les deux personnages principaux vont atteindre qu'au final (sur la superbe chanson " How Deep Is Your Love " des Bee Gees...) et un constant social d'une Amérique de la fin des années 70 ou le Disco n'est peut être finalement pas qu'une musique destinée a s'amuser, mais celle d'une classe sociale qui a perdue ses repérés et decide de prendre son destin en main.