Y à rien à faire ces cinéastes italiens des années 50/60 étaient vraiment les meilleurs pour nous raconter ce type d'histoire à priori banale et en faire des bijoux ! Valerio Zurlini à l'instar d'Antonioni et Monicelli en était un des plus doués, La Fille à la valise comme son titre l'indique nous narre quelques jours de la vie d'une jeune chanteuse sans le sou séduite et abandonnée par un faux producteur et qui va être aidée par le frère encore adolescent de ce dernier qui tombe instantanément amoureux de la belle. Ce film se base sur les fondements du néoréalisme (en parlant d'une pauvre femme rêvant d'une vie bourgeoise) tout en le transcendant, en dressant ce portrait croisé de la femme manipulée et du garçon éperdument en amour, la psychologie de ceux-ci est étudiée et très bien rendue dans de nombreuses scènes avec un romantisme parfaitement dosé. On nous fait magnifiquement comprendre les tourments de l'héroïne du quotidien, ceux d'une belle femme maltraitée, humiliée par presque tous les hommes qu'elle croise dans sa vie houleuse même le gamin gentil ave elle finit par lui mentir pour la garder près de lui ! Zurlini utilise une esthétique discrète mais superbe, faite d'ombres et de lumières pour définir son ambiance émotive, il y a vraiment des scènes magnifiques comme celle de la plage dans les dernières minutes. Et que dire de Claudia Cardinale ? Sinon qu'elle a ici son plus beau rôle, elle est touchante, frondeuse et belle comme jamais, irrésistible.