"Si Mary Pickford y arrive, pourquoi je ne pourrais pas le faire ?"
Voilà ce qu'a du se dire Edith Roberts en optant pour ce rôle. Sauf que malgré ses 19 ans, Edith en parait 25, ce qui pose problème quand elle est censée jouer une fille de 13-14 ans (du moins, on le suppose car son âge n'est jamais évoquée dans le film), d'où un sérieux coup dans l'aile à la crédibilité du film auquel on ne croit jamais, qu'il s'agisse de l’interprétation et des personnages. Il y a vraiment de grosses lacunes dans la caractérisation, ratée, de l'héroïne, au point où ça devient gênant quand on se penche sur les autres caractères.
Curieusement en revanche, le scénario recoupe pourtant certaines thématiques du cinéaste avec une "freaks" (ici prisonnière entre l'enfance et l'âge adulte, jamais prise au sérieux), torturée par un amour à sens unique.
Ca tient peut-être plus à un hasard qu'à la volonté de Browning d'injecter de sa personnalité dans ce véhicule dédiée à Edith Roberts si on se fie à la réalisation totalement effacée et anodine, quoique joliment photographiée.
Sa courte durée ne joue pas non plus à sa faveur avec un dénouement trop accéléré qui aurait mérité plus de description et de psychologie. Il y avait pourtant matière à rendre le personnage touchant dans sa nécessité de devoir mûrir émotionnellement pour faire face à l'aveuglement de l'homme qu'elle aime.