Bertrand Tavernier rend ici hommage à tout un pan du cinéma français populaire : le film de cape et d'épée, dans toute sa flamboyance, avec ses personnages hauts en couleur, son lyrisme dans l'action, ses intrigues, ses combats épiques, ses chevauchées pour rattraper le temps.
Mais Tavernier n’en oublie pas que le spectateur n’est pas non plus un imbécile et apporte à ses personnages autant de finesse et de complexité que le récit le permet. Les méchants ont une histoire qui les raconte, ne sont pas dénués d’humour (Claude Rich par exemple), ne se contentent pas d’être des figures du mal.
Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il y a beaucoup de surprise : l’intrigue suit un parcours somme toute classique. Le film passe avec astuce par des chemins déjà connus (il faut bien s’accorder à un certain classicisme pour pouvoir lui rendre hommage comme il sied). Pourtant, on ne s’ennuie jamais. Le rythme est convenablement soutenu. Le dynamisme qui anime les personnages se traduit avec subtilité par un scénario vif et une mise en scène tout aussi alerte.
Le plaisir, le divertissement est garanti également par les comédiens qui s’en donnent à coeur joie de façon manifeste. Philippe Noiret est magistral, d’une rondeur aussi éléphantesque que ravissante Dans l’espièglerie, peut-être est-il dépassé par un Claude Rich diabolique de drôlerie, servi par des répliques percutantes qui mettent en exergue toute la mauvaise foi et la folie du personnage?
En somme, Bertrand Tavernier s’essaie au film de divertissement et s’y réussit, si j’ose cette expression.
Captures et mini trombi