J'en avais pourtant un bon souvenir, mais c'est parfois ça de revoir ses films d'enfance...
Soyons clair, il n'y a pas grand chose qui fonctionne dans ce film.
Réalisé par Bertrand Tavernier, qui nous a quitté il y a à peine quelques jours, La fille de D'Artagnan sort en 1994 et est créé pour être un hommage aux films de série B. Le problème est que ça se voit un peu trop.
Une grosse partie du budget a du passer dans le casting et les quelques décors intéressants, mais il n'est pas impossible que le scénario en ait pâti. Même en mettant de côté le niveau des acteurs, assez irrégulier, les personnages sont si inégaux dans l'écriture que ça en devient parfois gênant. On vogue entre le sympathique pour Atos et Aramis, au correct pour D'Artagnan (malgré Philippe Noiret qui essaie de sauver les meubles), voire au franchement mauvais pour Louis XIV et Crassac. Quelques bonnes surprises sauvent cette écriture de la déception, particulièrement Mazarin.
Quand à Sophie Marceau, qui était prévue comme le rôle principal, elle n'est pas exceptionnelle dans son jeu et prouvera, une fois encore, durant le tournage, le peu d’intérêt qu'elle apporte entant que personne en exigeant des coupes des autres acteurs et jetant à la tête de Tavernier « Mon public n'aime pas les vieux ! Il ne veut voir que moi ! ». J'ose espérer que « son public » a plus de respect et d'intelligence qu'elle ne le montre lors de certaines de ses prises de paroles... les autres gens du métier apprécieront.
Le film se passe dans des décors assez beaux et réussis mais abyssalement vides ; on notera par contre des costumes plutôt bien choisis.
La musique est marquante et mérite d'être soulignée.
Il y a donc quelques points forts qui sauvent le film de l'échec, mais la sauce ne prend pas à cause de bien trop de choix hasardeux et peut être de manque de moyens.
La nostalgie me rendra le film mémorable ; sa qualité beaucoup moins.