Des choses à dire sur ce film :
Les mousquetaires version vieux fourneaux qui bénissent leurs hémorroïdes pour leur faire oublier leurs rhumatismes. L’irruption d’une fille qui dynamise le tout. Avec Philippe Noiret en d’Artagnan bedonnant et Claude Rich en conspirateur ricanant devant la caméra, et, au scénario (puis à la réalisation suite au départ de Riccardo Freda pour des raisons de santé mais pas que), un Bertrand Tavernier qui a dans l’idée de faire revivre le film de cape et d’épée... Tout ça sentait diablement bon. Et au final, oui, tout est là. Sauf l’essentiel, l’entrain, le rythme, le panache à même de faire fonctionner tous les éléments ensemble.
Sur le papier, c’est clair. La jeune Éloïse (Sophie Marceau), assiste à l’assassinat de la mère supérieure du couvent dans lequel l’a envoyée son père, d’Artagnan. Bien décidée d’une part, à obtenir vengeance, et d’autre part, à déjouer, aussi, le complot contre la couronne qu’elle devine dessiné derrière les événements, elle se tourne vers son père non sans récupérer un amoureux transi en chemin... À l’écran c’est plus compliqué, les vieux de la vieille n’apparaissent pas tant en décalage que ça avec leur monde, seuls quelques répliques ou commentaires épisodiques nous rappellent qu’ils ont leur âge, et ça prive le film d’un regard intéressant ; les pérégrinations de la génération suivante peinent à décoller ; et puis surtout, les deux trajectoires au lieu de s’alimenter l’une l’autre, donnent un côté brouillon, déséquilibré et décousu au récit. Et c’est peut-être un peu dû aussi aux caprices de Sophie Marceau qui aurait exigé plus de temps à l’écran, quitte à bouffer les scènes des autres acteurs en lâchant à Bertrand Tavernier : « Mon public n’aime pas les vieux ! Il ne veut voir que moi ! »
S’il y a pas mal d’idées assez rocambolesquement fun à l’image du poème écrit par Quentin (Nils Tavernier) à l’intention d’Éloïse, pris pour un message secret, les choses apparaissent régulièrement tantôt comme timorées, tantôt comme semées au petit bonheur la chance. Les dialogues sont à l’avenant, parfois savoureux, parfois sans éclat, parfois n’ayant d’autre fonction que le mot pour le mot, parfois complètement anachroniques autant dans l’humour assez sympa (la révocation de l’édit de Nantes) que dans un premier degré un peu risible (le discours Touche pas à mon pote très artificiel de la mère supérieure). Tout ça peine à faire corps et c’est vraiment dommage.
Je veux jouer au bingo des clichés avec ce film
Le lien pour jouer, c'est là : https://www.incredulosvultus.top/la-fille-de-d-artagnan
Ou sinon, je regarde juste les 32 ingrédients du bingo de ce film parce que c'est trop cool
Personnage > Agissement
Bagarre > Fracasse une bouteille sur le crâne d’un type – Émotion > Pique une crise de nerf – Fuite > Acculé·es au bord du vide, sautent – Mort > Fait une promesse à un·e mourant·e – Passe à travers une vitre : pour s’échapper – Stylé > S’exclament la même chose et en même temps
Personnage > Caractéristique
Religion > Fait un signe de croix
Personnage > Citation
Menace > « Vous me le paierez ! » / « Je te tuerai ! »...
Personnage > Héros ou héroïne
Au chevet d’un·e proche – Fibre héroïque > Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient – Tension > Son fils, sa fille, sa femme, un·e proche est en danger, entre les mains des méchant·es
Personnage > Interprétation
En fait des caisses
Réalisation
Fin > Les personnages se chamaillent – Fin > Véhicule ou personnages qui s’éloignent – Stylé > Sème la panique en traversant à cheval l’intérieur d’un bâtiment – Tension > Caché·e
Réalisation > Audio
Bruit exagéré > Bruit métallique injustifié – Bruit exagéré > Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps – Bruit exagéré > Les épées, cannes, flèches, lances font woosh et cling ! – Bruit générique > Chouette ou hibou
Scénario > Blague, gag et quiproquo
Quiproquo de situation
Scénario > Contexte spatio-temporel
Bivouac – Taverne
Scénario > Dialogue
À voix haute > Se parle – Aparté que tout le monde peut entendre – Deux types se battent (à mort), sans pouvoir s’empêcher de papoter tranquillou
Scénario > Élément
Reconstitue son ancienne équipe
Scénario > Situation
Agissement > Se recueille sur une tombe/devant un cercueil, etc. – Bagarre > de bar
Thème > N’importe quoi
Accessoire > Gaspillage alimentaire – Scientifiquement non prouvé > Physique des matériaux soumise à rude épreuve
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Objectification sexuelle > Nichons, fesses
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais