Œuvre bipolaire, à l’image de son personnage principal, Hands of the Ripper alterne le gore et le drame intimiste voire gnangnan pour un résultat oubliable qui ne dit rien de la légende investie, à savoir Jack l’Éventreur. Le traumatisme d’enfance est à ce point exagéré que l’entreprise psychanalytique qui en découle n’est jamais crédible ; les théories pseudo-scientifiques s’accumulent par des verbiages incessants et fatigants, que cassent enfin des fulgurances cruelles plutôt réussies si tant est qu’un spectateur s’en satisfasse. La mollesse générale, qu’il s’agisse des étapes du récit ou de la réalisation de Peter Sasdy, empêche l’immersion dans un univers urbain correctement reconstitué, fait de ruelles sombres, de maisons de prostitution guère recommandables et de leur population. En outre, le symbole des mains qui, du père, viennent hanter la fille, ne bénéficie pas d’un traitement intelligent nécessaire à sa fétichisation diabolique. Les acteurs font ce qu’ils ont à faire, pas plus convaincus que nous le sommes devant cette production quelconque.