Dernière danse pour la Hammer en 1971 avec une série de derniers films encore dignes de la firme. Cette Fille de Jack l’Éventreur montre cependant qu’elle a perdu la formule qui rendait ses films poétiques et baroques. Exit la flamboyance des couleurs, place à des couleurs froides, et les traitements surtout empêchent que la magie opère comme autrefois. Le principal reproche à faire sur cette ultime réalisation de Peter Sasdy, c’est mon profond manque de mystère.
Alors que le mystère concourrait dans les années 50 et 60 à entretenir l’étrangeté de ses meilleurs œuvres, la Hammer semble désormais uniquement intéressée par montrer son savoir-faire dans le gore. Une erreur tant cet aspect paraît aujourd’hui complètement désuet. Quant au propos sur la psychanalyse freudienne, s’il explique la démarche du professeur, il n’est jamais réellement traité. On doit se contenter d'un récit linéaire, sans surprise, où la fille de Jack l’Étrangleur (c’était une bonne idée mais elle n’est jamais exploitée) enchaîne les crimes sans qu’aucune révélation ne fasse basculer le récit dans une autre dimension.
Il reste un petit film d’ambiance, quelques idées, le folklore du Londres victorien (la Hammer a pu réutiliser certains décors de La Vie privée de Sherlock Holmes) avec sa faune de prostituées et l’interprétation d’Eric Porter, mais c’est insuffisant pour un film de 1971. A réserver donc aux amateurs de la Hammer.