Je sais bien que cette phrase a déjà été écrite 1000 fois sur ce site mais là... on en ressort pas indemne de ce Lean ; ma critique va analyser point par point tellement ce film est riche et doit être expliqué dans les moindres détails.
Le cadre est rapidement posé par des personnages secondaires radotant, une photographie et des plans magnifiques
Son mariage se passe trop bien, elle s'attend à tout, si bien que tout se passe mal. La déchirure est violente alors que justement tout va en douceur et qu'elle reste habillée, elle venait de se faire souillée par cet effleurement d'âme qui était sensé etre une union
La femme pense n'être personne car elle a grandi dans le désert de l'ile, au final c'est celui qui a grandi dans la foret qui a fini étouffé par elle.
Scène simple mais efficace montrant le couple s'immobilisant dans leur petite maison pendant que le mari immortalise des fleurs dans ses livres alors que la femme préférait les voir grandir, lui aussi mais ne comprend pas ce qu'elle voulait dire.
Elle tombe amoureux d'un mec qui veut perdre ses traumatismes guerre, voyant en lui quelqu'un qui veut aller de l'avant par ce qu'il a justement vécu et n'oubliant pas son présent dans la musique ou le savoir (professeur du passé) : quelqu'un qui frappe son quotidien insipide de par sa simple apparition amère. Terminant par exploser du fait du brasier qui surgit dans son âtre, elle tombe dans l'aventure sans certitude conclusions, incertaine des résultats
Elle n'était pas prête à devenir une femme car elle était émerveillé par son professeur sans faire la différence entre l'admiration du père et l'exaltation de l'homme (reconnaissance/amour)
Les gens qui viennent s'échouer, cessent de grandir ,ne recherche pas la lumière du soleil (paradoxalement dans un désert) ou quoi que ce soit, finissent par tourner en rond et s'apercevoir constamment du coin de l'œil dans tous les recoins de l'ile : elle n'est qu'un miroir et certains tombent dans le vide qu'ils appellent la profondeur des petites chose de la routine.
(D'ailleurs tous les acteurs sont ultra expressifs, les soldats qui racontent leurs histoires, l'attardé, même les villageois secondaire, l'ilot sans émotions se remplit des leurs).
Les fleurs lui laissent des traces sur elle en grandit alors qu'avant elle se sentait petite devant les bustes et les musiques des grands hommes, s'épanouit dans la nature, éclot, et physiquement des choses apparaissent : l'univers le luit rend.
Grande vie, petits humains qui cherchent les moments inoubliables de l'existence, en allant au loin avec son cheval elle découvre des jardins qu'elle n'avait encore jamais vu alors qu'elle habitait là depuis tant de temps
Elle est perdue, dans ce dédale qu'elle n'appréhende plus, elle se laisse prendre, elle ne comprend plus rien et jouit d'autant plus, se laisse dénuder par cette force primale et se fait pénétrer d'autant plus loin et violemment en fusionnant avec les lois de la nature qu'elle venait de respecter en enfreignant celle de Dieu.
Malheureusement, l'extase n'est que de courte durée et le passé masculin revient le hanter, pendant que la femme maculée sur tout son cops en l'affichant clairement sans que l'homme blanc ne remarque quoi que ce soit dans son monde sans teintes, ils ne pouvaient voir que les nuances de ses vues binaires.
Il se sent floué sans comprendre, de la couleur semble vouloir percer son esprit mais n'arrive jamais à rougeoyer en son cœur : elle a les larmes aux yeux en le serrant une dernière fois dans ses bras, elle vient de l'enterrer en le blessant de sa robe rose d'épines, parfaite allégorie de l'essence brute des choses.
Il revient entouré d'enfant, il envoie la vie en s'immobilisant aux memes endroit, des graines qui partent aux quatres vent alors que le tournesol qui prend le soleil est tenu en mains par le voyageur qui passaient par là, ils laissent des marques sur leur chemin à contrario du professeur qui se perd dans celles des enfants.
Le commandant donner l'eau et le son de la mer dans de simples gestes, il reste figé tel le rocher qui jamais ne fuit devant les vagues de l'ilot. Il ne peut continuer son chemin dans l'obscurité, préférant s'aveugler de la lumière des enfants
Elle prend le vent qui l'élève au plus hait de l'ile, l'innocence trouve la preuve d'union, devant son reflet il croit devenir avec les apparats des autres : toute la foule s'amuse devant la pâle copie, personne ne s'intéresse aux caractères noircies
Elle revient en majorette, les gens restent muets sauf le gobelin qui croit que son heure est venue ; le père reconnait ses fautes sans qu'elle parle, ses règles ne l'intéressent plus de toute façon, mais elles continuent, avec celles de l'homme, de réguler l'avenir des jeunes pousses.
Il découvre des traces de sa joie, il ne peut réellement l'appréhender dans sa vision en demi-teinte de la réalité le savant qui ne comprenait pas les choses de la vie.
Le contrat social ne veut plus d'elle, celle-ci doit se résigner à vivre dans l'instant sauvage, en parallèle de ca la brume s'effondre sur les obscurantistes, ils reçoivent ce qu'ils ont toujours voulu avoir sans le savoir ; dans la nuit, ils fêtent leur dernière danse avant que les flots les prennent.
Le régiment s'installe pour contrôler à sa manière, imposer la force à la faiblesse hypocrite du pacte civile. L'ilot est entouré maintenant de danger parce que la menace de l'intérieur la décider, sinon, les isolés n'en auraient jamais tenu compte. Tout le monde les suivent dans la force des éléments qu'ils n'ont jamais connu pour un paquetage qui dont ils ne toucheront rien : ils apprennent la vie.
Les catastrophes et les destructeurs amènent encore plus d'armes bien plus violentes, le village s'étonne de la présence de la parai, elle qui devrait juste être traité comme une esclave, tout ce peuple se satisfaisant de cette version de l'existence.
La puissance de l'asservissement rencontre celle civilisatrice, elle se perd dans la foule pour s'enfuir dans le sauvage, s'atténue lorsqu'elle est prise au vol puis récupérée par l'homme de rang.
Retour sur l'homme de sciences qui sait enfin, il s'est avoué les choses qu'il connaissait depuis le début, la brutalité des coups des derniers évènements ont fait cracher la nature profonde de tout le monde.
Gros spoil :
Si ils ne disent rien peut-être tout redeviendra comme avant, une aparté lyrique pour se recharger de poésie avant la monotonie du civisme. On croit qu'elle court rattraper son mari avant qu'il ne saute, puis en fait ce sont les amants qui se sont juste rejoint sur un point en hauteur.
La connaissance est morte... mais la jeunesse ne veut pas de la spontanéité mais le vieux passé qui le ramène toujours vers elle-même et ses contours dans la mer. Dieu est impuissant face au péché originel : il ne peut plus chasser les gens qui sont déjà loin de tout, il rhabille ce qui a été dévêtu, puis laisse l'homme s'apprendre lui-même.
Celui-ci parle avec la pécheresse, ils devront tous deux quitter le verger, mais les autres, ayant gouté à la violence, en veulent plus, elle a réveillé les instincts enfouies de la simplicité ; Dieu intervient pour remettre de l'ordre mais elle s'est déjà diluée dans la masse, un sentiment qui perdurera de génération en génération : seule le simple d'esprit gardera un souvenir de la grâce première avant de disparaitre dans le désert de la modernité.
Ne reste de la vile que son apparence échevelée et frêle de bébé, emmaillotée par la figure du père matériel, elle est réchauffée physiquement et mentalement pendant que l'innocent donnera au péché le choix de disparaitre définitivement celui-ci n'ayant pas réussi à partir de l'ile de la tentation.
Il attendra que Dieu lui donne le signale, explosera comme un signe pour l'homme, la femme attendant quand même avec un dernier espoir puis en voyant le retour de l'innocence, s'effondrera dans une blancheur effaçant ses fautes.
La pureté jette un dernier bouquet pour ce mariage vers l'étranger ou cette mort vers le monde connu. Elle pardonne les fautes à son père, se délestant d'un poids, qui se permet ensuite d'avoir confiance en elle. La mort siffle une dernière fois la vie qui l'avait habité... ou peut-être est-ce celle-ci qui souffle une dernière fois entre ces murs.
Dieu jette une dernière fois le chapeau en guise d'avertissement puis lui donne une dernière route vers laquelle se reposer. Elle remercie l'innocence puis le prêtre lui fete sa nouvelle année, son renouveau et laisse le plus important à l'homme le doute, sans être sur lui-meme du résultat, quelque chose dépassant les visions anthropocentriques et les dieux théistes.