Est-ce un film ou est-ce plutôt un caprice Clelia Antici-Mattei ? :|
Impossible de trouver des informations sur elle et à la vue de sa courte filmographie (3 films entre 1917 et 1919), j'ai envie de croire que dame Clelia a voulu se prendre pour une des grandes divas du cinéma italien et a voulu se donner une carrière cinématographique. Elle est d'ailleurs coscénariste de ce mélo édifiant et baignant dans les poncifs éculés : en tombant dans l'eau, elle perd la mémoire mais la retrouve après avoir fixé l'ocean par une fenêtre pendant plusieurs jours, elle tombe amoureux d'un prince russe qui fut lui aussi l'amant du sosie disparue... Et ça ne concerne que la première moitié du récit.
Ca pourrait passer à la rigueur si l'actrice était digne de rivaliser avec les Lyda Borelli ou les Francesca Bertini de l'époque... Sauf qu'elle se révèle une piètre actrice, dénuée du moindre charisme (et d'un physique pas très gracieux). Ses poses sont forcées, rigide et appuyés comme si son jeu avait 10 ans de retard sur l'ensemble de la profession. On peut cependant élargir ces reproches à ses partenaires, tous plus insipides les uns que les autres avec une médaille d'honneur à "Fatima", la servante du maître interprétée par une blanche passée au cirage noire le plus grotesque :?
Ugo Falina sauve un peu les meubles avec quelques plans bien cadrés et composés et quelques plans (beaucoup plus rares) avec de jolis clairs-obscures : le peintre posté à un balcon observant Clelia gravissant les escaliers d'une fontaine au loin, le couple d'amant s'embrassant sous un porche ou en ombres chinoise derrière une vitre opaque et plus surprenant un cadrage sur l'ombre d'un portail se reformant dessinant un motif abstrait. Mais sorti de ces enluminures, on ne peut pas dire que la réalisation porte l'histoire qui n'avance que pas ses cartons.
En y repensant, ça ne me surprend pas, j'avais déjà croisé Falina il y a des années avec une version de [b]Roméo et Juliette [/b]de 1912 bien médiocre.