De tous les grands cinéastes hollywoodiens, Raoul Walsh est sûrement celui avec lequel j'ai le plus de mal. Sans vraiment pouvoir expliquer pourquoi, ses films ne me fascinent pas vraiment. Bien entendu, il y a des exceptions, quelques oeuvres remarquables (Strawberry Blonde, Les Fantastiques Années 20 et surtout L'Enfer est à lui, mon préféré).
Ce Colorado Territory commençait plutôt bien. Une petite grand mère qui aide un bandit à s'évader de prison; un Joel MacCrea tour à tour sympathique, terrifiant ou bondissant, c'est toujours agréable.
Et puis arrive un petit air de déjà-vu. Et pour cause : ce film reprend la synopsis de La Grande Evasion, que Walsh avait tourné dix ans plus tôt. Un criminel pris entre sa sympathie pour une famille honnête et ses engagements avec des criminels. Et le piège qui se referme progressivement autour de lui jusqu'à un final inéluctable.
Les deux personnages féminins mettent en évidence la dualité du héros : la blonde avec les bandits, la brune avec la famille honnête (même si on verra que les frontières entre Bien et Mal sont poreuses : le film n'est pas manichéen, loin de là).
Mais loin d'avoir refait un film noir, Walsh mêle au drame humain des éléments typiques du western : fusillades, courses-poursuites et une attaque de train plutôt réussie.
L'ensemble est plutôt agréable mais sans véritable génie. L'oeuvre d'un bon artisan. Quelques baisses de rythme et un scenario par trop prévisible gâchent un peu l'ensemble.