Voilà un documentaire très pertinent sur notre temps et sur les chemins que nous empruntons en masse : La Fistinière, reportage sur une industrie ludique d'enfilage de bras par le cul, déguisée en maison d'hôtes. Ce n'est que la suite logique des backrooms dirons-nous. En vérité c'est l'éclatement d'un nouveau palier dans l'abject. C'est la banalisation d'une pratique dangereuse pour ne pas dire fatale. Qu'elle soit avilissante n'est après tout pas si grave, il y aurait là encore matière à relativiser : il ne s'agit plus de morale à ce stade mais de santé au sens le plus strict.
Celui qui sait et accepte est coupable. À défaut de pouvoir empêcher, au moins il faut se réveiller et condamner. Il est criminel de laisser de telles activités se poursuivre. Au nom de la tolérance, on accepte que ces gens se déchirent. On ne détruit pas seulement leur 'cul' mais détraque tout leur corps ! En effet, le fist-fucking est susceptible de déplacer certains organes et de déformer la colonne vertébrale. N'oublions pas évidemment les résultats les plus immédiatement observables, à savoir les conséquences sur l'engin et la gestion du dernier cursus de la digestion.
Imaginez-vous avec une main vous rentrant dans l'arrière-train, puis finalement un bras. Où vont-ils à votre avis ? Trouvez-vous réellement cela anodin ? Pensez-vous vraiment qu'il suffit de quelques 'précautions' pour que tout se passe bien ? Croyez-vous sincèrement qu'il n'y ait aucun dégât irréversible ? Vous sentez-vous à l'aise avec un bras bien installé à l'intérieur de vos chairs ? Avec la mygale de doigts vous chatouillant les intestins ? Etes-vous serein lorsque vous prenez conscience, par le corps, du sacrifice débile auquel vous avez consenti ? Que faire de ces béances qui viennent de se créer, de votre anus éclaté à votre ventre en charpie, en passant par votre âme piétinée ?
De plus les adeptes de ce genre de pratiques délirantes ont tendance à poursuivre leur entreprise : étant relativement démolis, ils deviennent addict à ce qui les a rabaissés. C'est un phénomène malheureusement normal, il s'applique aussi aux pires dégénérescences. De même qu'un homme qui a tué ne peut plus trouver la paix, un homme fisté a perdu une part de lui-même. Ils croient alors que c'est en poursuivant leurs démons et en amplifiant le massacre qu'ils se sauveront ; et s'ils n'y croient pas, au moins prennent-ils, pour certains un plaisir sincère, pour la plupart une satisfaction à se vautrer dans les sensations extrêmes.
Ce sont des enfants blessés qui se brûlent. Et nous leur disons qu'ils sont libres.
Nous sommes pires que les spectateurs des jeux du cirque. Dans la même lignée ; regardez ceci et osez me dire qu'il s'agit d'art :
https://www.flickr.com/photos/flamingrrose/albums/72157594320652192
http://dfbrl8r.org/exhibit/ron-athey
http://www.heise.de/tp/artikel/11/11892/1.html
http://dfbrl8r.org/event/majesty-flesh
http://bushwickdaily.com/2013/07/body-horror-body-holy-at-grace-space-nsfw/
C'est une mise en scène sadique et malveillante où des gens souffrants, parfois des attention whore perdues, se livrent à la destruction sous le regard de complices : eux bien sûr prennent soin de ne pas participer et se contentent d'apprécier le geste artistique. Mais enfin qui peut croire ces sornettes ? « On voit bien le concept » c'est le voile employé par les enflures cannibales, l'équivalent de la politesse pour eux.
Il n'est pas encore trop tard. Nous avons les cartes en main, nous avons le libre-arbitre. Il viendra un moment où il nous sera enlevé, mais tant qu'il y a de l'Humanité il y a de l'espoir. Nous devons refuser ces pratiques antisociales et toute cette complaisance de mort. Les gens fistés sont des égarés mais les fisteurs sont condamnables. Un gouvernement raisonnable et humain doit interdire La Fistinière. Arrêtons d'avoir honte d'appartenir au genre humain.